Nouvelle auteure sur cette page : Samia RKHA

Les oiseaux de passage


Ballade de l'oiseau migrateur
Michel MIAILLEy

Tant de saisons pourront changer
Sous les longs mois, les habitudes,
Rien ne saurait vraiment bouger
Par-delà tant de latitudes.
Loin des hommes, leurs certitudes
Dans un monde calculateur,
Près des étranges solitudes,
Regardez l’oiseau migrateur.


Dès de main, il pourra neiger
Sur vos terres aux cent turpitudes,
Lui saura, seul, se diriger
Sous d’autres cieux de plénitudes.
Voltigeant dans les altitudes,
Dessous un grand ciel protecteur,
Montrant de belles aptitudes,
Regardez l’oiseau migrateur.


Les jours prochains vont se figer
Dans l’hiver des vicissitudes
Quand des ailes vont voyager
La-bas vers d’autres longitudes.
De grands cieux sans mansuétudes
Attendent le navigateur.
Volant dessus les foultitudes,
Regardez l’oiseau migrateur.


Princes, tout plein d’incertitudes,
Voyez le bel explorateur.
Sans rêves de béatitudes,
Regardez l’oiseau migrateur.


© Michel MIAILLE


Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
→ Voir la liste de tous ses textes


Du fond du ciel mauve
Christiane RENARD-GOTHIÉy

Du fond du ciel mauve
Un oiseau…


Une brise douce


Aux derniers rayons
Un oiseau se pose


Ma pensée s’émousse


Les jours se défont
La brise soupire


Mon rêve s’étire


Et toi, qui me hantes…


Où es-tu ?


Un oiseau s’envole,
Quelle est la parole ?


Où est le message ?


De quelle plume
Et sur quelle page…


Pour t’apprivoiser ?


© Christiane RENARD-GOTHIÉ


Christiane Renard-Gothié

Avant tout musicienne de formation (piano, orgue), Christiane Renard-Gothié (Harmonie Hermeline sur Facebook) est née au Mans dans la Sarthe et vit maintenant à Lyon. Mariée, mère de quatre enfants et grand-mère de sept petits-enfants, elle a commencé à écrire de la poésie assez tôt, par jeu. Peu à peu, la poésie est devenue une compagne et un moyen d’exprimer une vision intérieure, une nostalgie, un idéal tourné vers l’espérance. Nous avons un urgent besoin d’espérance, dans ce monde troublé, particulièrement de nos jours. Elle est également organiste régulière en paroisse depuis de nombreuses années.
Autres textes :
Un vaste crépuscule
Maillet
→ Son site

→ Sa page Facebook


Noël des oiseaux
Claude DUSSERT

y

Les vitres des fenêtres
sont couvertes de givre
tant il fait froid dehors
en cette année de chien.
Les arbres alentour
pleurent des larmes de gel
Décembre ne neige plus
dans cet arrière-pays.


Les champs sont crevassés
de sillons parallèles
Les mottes de terre durcies
ébrèche des oiseaux le bec.
Les taupes sont frileuses
et ne tapinent plus
aux bas-côtés des sentes.


Sur toutes mes plates-bandes
j’ai balancé des miettes
pendu un bout de lard
au pommier du Japon.
Roitelets et mésanges
s’en donnent à cœur joie
égrainent le millet
en essaim cafouilleux
aux regards envieux
d’un couple de colombes.


C’est alors qu’en couleur
surgit un geai farceur
qui vient dans la mêlée
mettre ordre au verger
et se poser en maître.


De son bec affuté
les graines il éparpille
au plaisir des colombes
mésanges et roitelets.
En hiver la nature
a une faim de loup.


Il est temps de parer
le sapin de Noël,
Garnir les souliers
Remplir l’âtre de bûches
Rêver au père Noël
en allant se coucher.
Demain il sera temps
de nous émerveiller.


© Claude DUSSERT


Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité 9 recueils de poèmes sur plus de 22 écrits, une pièce de théâtre et deux recueils de pamphlets non édités.
Son dernier recueil  Par des Chemins de Traverse est libre de lecture ou de téléchargement sur le site 'MonBestSeller.com'. Il a reçu de nombreux prix dont 2024 : Médaillé aux Jeux Floraux de Toulouse pour le 700ème anniversaire - Prix Jean Michel Renautour AIEL -  2ème Prix Jeux Floraux du Béarn et en 2025 : 2ème Prix aux Jeux Floraux de Sartrouville - 3ème Prix au Concours International de la SPAF Occitanie - Grand Prix International du Conseil Départemental du Loir et Cher décerné par AIEL (Académie de l'École de la Loire). Sans oublier en 2023 le Prix Spécial du Jury au concours Poetika.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa page Facebook


Mouette, ma mouette !
Mokhtar EL AMRAOUI

y

- Si je te donnais un pinceau, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
- Je peindrais, avec, un grand soleil radieux
Et des arcs-en-ciel sur tous les cieux !
- Si je te donnais un crayon, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
- J’écrirais, avec, des chansons pour les enfants,
Je dessinerais, sur les mâts des bateaux,
Les cimes des montagnes, là-haut,
Et sur les pages des voiles,
Les pas fleuris du printemps avançant,
Avec ses myriades d’étoiles
Gazouillant, à saute-moutons, au firmament !
- Et si je te donnais une gomme, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
- J’effacerais, avec, les larmes, le sang
Et tous les malheurs
Assombrissant les coeurs
Qui rêvent de bonheur
Sans peur ni soumission !
- Et si je te donnais ce poème, ma mouette,
Qu’en ferais-tu ?
- Je l’avalerais comme un poisson !

© Mokhtar EL AMRAOUI


Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Blog de l'auteur : https://mokhtarivesenpoemesetautresvoyages.blogspot.com/


Voyage des cigognes
Samia RKHA

y

Par ces temps d’hiver glacé,
Où le ciel est gris et austère,
Où le gel recouvre les chaumières,
Elles iront se réchauffer.


Elles rejoindront ces terres lointaines,
Comme guidées par une magie, une trêve,
Un appétit pour ces contrées africaines,
Alors au gré du vent elles s’élèvent.


Elles traversent impunément les frontières,
Défiant ce que l’humain a érigé en barrière,
Ici le soleil, ici la lumière de l’azur éclatante,
Ici la douceur, l’ocre et les palmes miroitantes.


Elles embellissent les remparts, les pointes et les toits,
Le soleil enjolive leurs ailes blanches qui se déploient,
D’en haut, elles admirent le tumulte de paysages,
Et décident parfois de prolonger leur passage.


Car il est des beautés pour lesquelles,
Le panache ensorcelle tous les êtres,
Dans un méli-mélo de quiétude et de bien-être
Et d’un flot de bonheur aux saveurs éternelles.


© Samia RHKA


Samia Rkha
Samia Rkha est professeure universitaire en génétique et bio-anthropologie à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, au Maroc. Poétesse par passion, elle est auteure de deux recueils « Au cœur de l’existence – Éditions Baudelaire » 2020 et « Survol – Éditions Spinelle » en 2022. Elle a aussi participé à plusieurs recueils collectifs.
Certains de ses poèmes lui ont valu des prix internationaux dont le premier prix de la francophonie au concours AMAVICA en 2021 et finaliste au Mediterranean Poetry Prize à Rome en Italie en 2021 et en 2022. Son recueil « Survol » a obtenu le diplôme d’honneur de la société des poètes français (Paris) en 2023.

→ Sa page Facebook


Le chant du condor
Renée BORON

y

Je pleure,
Non, je souris
A chant du condor.
Je m'évade
Sur les ailes de l'oiseau
Je survole
Les chevaux sauvages
Et les nuages pas sages.
Je danse
Sur la musique du vent
Et sur les pas du temps.
Je souris,
Non, je ris
A l'approche du condor
Je m'accroche
Aux étoiles naissantes
Je joue
Avec les gouttes de pluie.
De jour comme de nuit
J'apprivoise le chant du condor
Il fait si beau dehors
La Cordillère 
Aux vêtements colorés
Tremble  un jour sur deux
Les oiseaux de passage
Allument leurs plumes
La montagne frissonne
L'oiseau discret
Plane, seul l'écho
Raconte l'histoire  du condor
Jouant avec les nuages.


© Renée BORON


Renée Boron (1939-aujourd'hui)
Renée Boron s'adonne à la poésie pour son plaisir et écrit aussi des nouvelles. Elle travaille la terre aux Ateliers d'Art de Château-Thierry. Elle aime également peindre et a pris quelques cours de calligraphie. Elle a ouvert une petite bibliothèque dans sa commune qui compte 83 habitants. C'est avant tout le plaisir de se rencontrer, d'échanger et... de jouer aux cartes.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa page Facebook


Les amis de passage
Myriam CLOWEZ

y

Les feuilles des forêts
Ont changé de couleurs
Et l’heure est arrivée
Des oiseaux migrateurs.


Des pinsons dans les arbres
Tirent leur révérence
Ils ne sont pas de marbre
Et jouent une dernière danse.


Une hirondelle fuit
Son foyer dans une grange
Dans un pays d’Afrique
Elle trouvera d’autres branches.


Ce matin un rouge-gorge
Est venu visiter
Mon jardin engorgé
De mes fleurs fanées.


Il s’est trompé d’adresse
Mon ami des forêts
Doucement je caresse
Sa gorge déployée.


Comme j’aimerais habiter
Près des côtes et des lacs
Je verrais s’envoler

Des cormorans en vrac.


© Myriam CLOWEZ


Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)
Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site 


Un vaste crépuscule...
Christiane RENARD-GOTHIÉy

Un vaste crépuscule
Tout d’or et de pourpre
Et de grands oiseaux blancs


De grands oiseaux modulent
Dans une quête sourde
La sagesse d’antan


De grands oiseaux pensifs
Qui survolent en frères
La discorde des hommes


Et dans un froissement d’ailes
Loin au dessus des lumières
Vont rechercher l’espoir


En un royaume oublié.


© Christiane RENARD-GOTHIÉ
Illustration : tableau de Héléna Richardot


Christiane Renard-Gothié

Avant tout musicienne de formation (piano, orgue), Christiane Renard-Gothié (Harmonie Hermeline sur Facebook) est née au Mans dans la Sarthe et vit maintenant à Lyon. Mariée, mère de quatre enfants et grand-mère de sept petits-enfants, elle a commencé à écrire de la poésie assez tôt, par jeu. Peu à peu, la poésie est devenue une compagne et un moyen d’exprimer une vision intérieure, une nostalgie, un idéal tourné vers l’espérance. Nous avons un urgent besoin d’espérance, dans ce monde troublé, particulièrement de nos jours. Elle est également organiste régulière en paroisse depuis de nombreuses années.
Autre texte : Maillet
→ Son site

→ Sa page Facebook


Les oiseaux de passage
Michel BORLA

y

Posés côte à côte
Ce soir
Comme pour l’éternité
Au comptoir
Sur les hauts tabourets
Leurs yeux se voient sans tourner la tête
On se demande où leurs bras sont passés
Et leurs queues trainent à terre
On dirait
Qu’ils se parlent tout de même
On voudrait
Au moins ce soir
Qu’ils se rapprochent
Se penchent à se toucher
Au prétexte de s’entendre
On peut en rêver
Rien ne se passe
C’est comme s’ils se connaissaient
Comme nous nous connaissons
Comme s’ils n’allaient jamais quitter
Le comptoir
Les hauts tabourets
Il faut que tu les voies

Je t’appelle
Trop tard !
Je te jure ils étaient là
Ce soir
Au comptoir
Sur les hauts tabourets
Posés côte à côte
Comme pour l’éternité


© Michel BORLA


Michel Borla (1958-aujourd'hui)
Professeur d’anglais à la retraite, Michel Borla est muscien depuis l’adolescence. Auteur-compositeur, il écrit ses chansons depuis 2004 environ. Au total, une réalisation de six albums en français. En parallèle, il compose des textes, qui pour une raison ou pour une autre, ne peuvent s’apparenter à des chansons. Depuis 2023, il effectue une mise en ordre de ce travail et continue régulièrement à écrire.
Autre texte : Les villes vierges

→ Son biog

→ Son site musical

→ Sa chaîne YouTube

→ Sa page Facebook


Les oiseaux
Caroline BAUCHER

y

Dans la grande famille ailée des oiseaux,
Beaux et majestueux en leur envol,
Vous en trouverez de toutes sortes.
De l'albatros maladroit de Baudelaire
À la pie voleuse et le fier paon
Aucun ne se laissera enfermer,
Même dans la plus belle cage de verre
Le chant inconsolable du rossignol,
Charles Le Goffic nous le dépeint,
Pareil à une obole
Au jour qui exhale sa complainte amoureuse
Niché dans le creux de ma mémoire
Le majestueux cygne de Sully Prudhomme
Coule des jours heureux sous l'onde étoilée,
Laissant naviguer son plumage blanc
Aux reflets des neiges éternelles.
Les canards migrateurs, en V victorieux,
Quant à eux
Poursuivent leur voyage printanier :
Une plume d'aile se détache alors
De ce cortège,
Décrivant dans le ciel paré d'or
La majesté de la liberté des oiseaux. 

© Caroline BAUCHER


Caroline Baucher (1983-aujourd'hui)
Caroline Baucher est née en Roumanie et a été adoptée à l'âge de trois ans, sous le régime Ceaucescu. Elle se passionne pour l'écriture au décès de son grand père ; c'est pour elle un exutoire, mais également un jeu : elle a publié quatre recueils dont Vers cent nuits d'encre en 2024. Elle se passionne également pour la photo, notamment les réflexions. Elle vit actuellement à Nice. Découvrir son dernier recueil : Te souviendras-tu ?
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Son site
→ Sa page Facebook


Mon ami le rouge-gorge
Jean-Marc LAINELLE

y

Entre nous, c’est une longue histoire de complicité
Qui a commencé, il y a très longtemps dans la forêt.
Autour du feu, on partageait le repas dans le froid,
Tu sautillais en quémandant les miettes de mon repas.


Dans ma solitude tu étais là pour me réconforter,
Tu m’apportais avec tes piaillements, cette gaieté.
En cette période hivernale où la vie est endormie,
Chaque jour tu étais au rendez-vous, c’était notre vie.


Au printemps, tu venais me présenter ta petite fratrie
Que j’entendais gazouiller dans le creux de votre nid.
Ils sautaient de branche en branche, toujours joyeux,
D’être dans cette magnifique verdure sous les cieux.


Ensemble, on traversait les saisons au gré du temps
Parfois pluvieux ou, sous un soleil radieux avec du vent
Et quand, le matin, je n’apercevais pas ta jolie silhouette
Je m’inquiétais, de ne pas entendre ta chansonnette.


Que de moments nous avons partagé sous les chênes !
Tu étais mon confident quand mon cœur était en peine.
J’étais heureux quand, dans un rai de soleil dans le ciel,
Je voyais ton poitrail rouge luire comme un arc-en-ciel.


Mon ami, le rouge gorge, j’ai rangé ma hache de bûcheron
Depuis de longues années, car la vieillesse a donné raison
A toutes ces années passées en ta compagnie sans regret.
Alors, quand je t’aperçois au fond de mon jardin sur une haie.


Je ne peux m’empêcher de laisser tomber quelques larmes
Sur les souvenirs de notre passé dans ce milieu de charme
Et, si ton âme devait rencontrer la mienne au paradis
Alors, elle conterait les plus belles années de notre vie.


© Jean-Marc LAINELLE


Jean-Marc Lainelle (1951-aujourd'hui)
Né en 1951 à Haveluy, une petite commune du Nord de la France. Jean-Marc Lainelle se découvre une passion pour la poésie grâce à son travail au cœur de la forêt de Saint-Amand-les-Eaux.
Quelques petites notes en 1995 sur un calepin de bûcheron vont très vite prendre de l'ampleur et le faire devenir poète par la force des choses. Cette richesse poétique, qu’il partage autour de lui sans modération, lui vaut la reconnaissance dans de nombreux concours nationaux et internationaux de poésie. Il vient de publier son premier recueil : Poésie ma fidèle amie. En 2025, il remporte le Prix du Public au Concours
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Découvrir son recueil
→ Sa page Facebook


Migrations
Pierre PAYSAC

y

Par une nuit d’automne les grues volent au-dessus de ma tête.
Elles franchiront bientôt la chaîne pyrénéenne pour rejoindre l’Espagne.
L’Afrique les attend, migrantes désirées.
Leurs cris déchirent l’espace et mon corps qui frémit voudrait tant les atteindre.
Rêve ancestral, transcendant les époques et exprimant l’humain.
Que les migrants se dotent des ailes salvatrices pour pouvoir ignorer les frontières inhumaines, échapper à la mort, et retrouver la vie.


© Pierre PAYSAC 


Pierre Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil, Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
→ Voir tous ses textes sur le site


Lointain
SEDNA

y

Dans le ciel, es-tu oiseau de passage.
J’aperçois tes ailes portant le chant
De chaque saison jusqu’à l’étalage
Inattendu de l’aube et du levant.


Au gré des matins, dans les herbes folles
Tu m’autorises la conversation.
J’aime suivre ta douce farandole
Dans les couloirs de l’été en mission.


Sur les futaies, ton cri crépite encore
Comme l’écho égaré du vivant.
Tu recherches ta pitance et picore
A côté de l’épouvantail mendiant.


Je me sens humble devant ton courage.
Ta petite existence est un combat.
Quand bien même tu n’es que de passage,
Le sais-tu, l’homme est un vilain malfrat.


Quand l’heure se crispe dans les étages,
Tu te rapproches, du quai de départ.
Bientôt, mille cris fendront les nuages
Pour affronter les dangers et remparts.


Alors, tu t’éloignes de ces collines
Où le silence se frotte les mains.
Je garde à l’intérieur de ma rétine
Ton souvenir s’éloignant au lointain.


© SEDNA


Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son site : → http://www.cassiopee17.fr/


Une loi des oies
Christian SATGÉ

y

Petite fable affable

Qui vous dit « bête comme une oie » ferait mieux 
De méditer ce fait connu jusqu’aux cieux.

Lorsque Râ reste froid aux plaisirs de ce monde,
À deux doigts de gagner les jardins du Ciel,
Préfère se cacher au fond des flots et de l’onde,
Les escadrilles d’oies vont goûter au miel
D’un séjour plus doux que celui que promettent
Les premiers frimas à nos pauvres pommettes.

En formation, leur vol sillonne les nues
Mené par une oie qui sait la voie et le mène
Sans nul excès au but qui était convenu.
Elle assume son rôle, et se met à la peine,
Pas comme ces doctes responsables de tout,
Coupables de rien au moindre mauvais coup.

Pour le bien de toutes, elle mène la danse,
Garante de la bonne fortune de leur vol.
Avec leur aval, elle donne la cadence
Sans qu’on lui conteste la pause ou l’envol.
Et dès qu’elle fatigue, elle cède la place,
Offrant la tête de cette flotte à moins lasse.

Et elle rentre alors dans le rang, sans ronchonner.
Ainsi de suite, changeant dès que nécessaire
De cheffe, ce V assume sa destinée
Sans qu’aucun de ses membres ne fasse d’ulcère,
Ne se sente relégué ou abandonné 
À finir oublié, à périr condamné,…

Que ces pratiques inspirent donc nos politiques,
Gens de peu d’éthique, s’accrochant comme tiques…

 


© Christian SATGÉ


Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et plus d'une soixantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier recueil : Recadré paru chez 5 Sens Editions.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son blog : → https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/

→ Sa page Facebook


Les oies sauvages
Guy de MAUPASSANT

y

Tout est muet, l’oiseau ne jette plus ses cris.
La morne plaine est blanche au loin sous le ciel gris.
Seuls, les grands corbeaux noirs, qui vont cherchant
Fouillent du bec la neige et tachent sa pâleur.


Voilà qu’à l’horizon s’élève une clameur !
Elle approche, elle vient : c’est la tribu des oies.
Ainsi qu’un trait lancé, toutes, le cou tendu,
Allant toujours plus vite, en leur vol éperdu,
Passent, fouettant le vent de leur aile sifflante.


Le guide qui conduit ces pèlerins des airs
Delà les océans, les bois et les déserts,
Comme pour exciter leur allure trop lente,
De moment en moment jette son cri perçant.


Comme un double ruban la caravane ondoie,
Bruit étrangement, et par le ciel déploie
Son grand triangle ailé qui va s’élargissant.


Mais leurs frères captifs répandus dans la plaine,
Engourdis par le froid, cheminent gravement.
Un enfant en haillons en sifflant les promène,
Comme de lourds vaisseaux balancés lentement.


Ils entendent le cri de la tribu qui passe,
Ils érigent leur tête ; et regardant s’enfuir
Les libres voyageurs au travers de l’espace,
Les captifs tout à coup se lèvent pour partir.


Ils agitent en vain leurs ailes impuissantes,
Et, dressés sur leurs pieds, sentent confusément,
A cet appel errant se lever grandissantes
La liberté première au fond du coeur dormant,


La fièvre de l’espace et des tièdes rivages.
Dans les champs pleins de neige ils courent effarés,
Et jetant par le ciel des cris désespérés
Ils répondent longtemps à leurs frères sauvages.


© Emile VERHAEREN
Extrait du recueil Au bord de la route.


Guy de Maupassant (1850-1893)
Ecrivain et journaliste littéraire, Maupssant a marqué la littérature française par ses six oeuvres majeures qui retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s’en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique. Il sombrera peu à peu dans la folie et mourra peu avant son quarante troisième anniversaire.
Autres textes :
Nuit de neige 
Ma source 
Voici mon compliment 

→ Sa biographie sur Wikipédia


Un vol passant de hérons lents
Émile VERHAEREN

y

Parmi l’étang d’or sombre
Et les nénuphars blancs,
Un vol passant de hérons lents
Laisse tomber des ombres.


Elles s’ouvrent et se ferment sur l’eau
Toutes grandes, comme des mantes ;
Et le passage des oiseaux, là-haut,
S’indéfinise, ailes ramantes.


Un pêcheur grave et théorique
Tend vers elles son filet clair,
Ne voyant pas qu’elles battent dans l’air
Les larges ailes chimériques,


Ni que ce qu’il guette, le jour, la nuit,
Pour le serrer en des mailles d’ennui,
En bas, dans les vases, au fond d’un trou,
Passe dans la lumière, insaisissable et fou.


© Emile VERHAEREN
Extrait du recueil Au bord de la route.


Émile Verhaeren (1813-1877)
Emile Verhaeren est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d’une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l’effort humain.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia


Les colombes
Théophile GAUTIER

y

Sur le coteau, là-bas où sont les tombes,
Un beau palmier, comme un panache vert,
Dresse sa tête, où le soir les colombes
Viennent nicher et se mettre à couvert.


Mais le matin elles quittent les branches ;
Comme un collier qui s'égrène, on les voit
S'éparpiller dans l'air bleu, toutes blanches,
Et se poser plus loin sur quelque toit.


Mon âme est l'arbre où tous les soirs, comme elles,
De blancs essaims de folles visions
Tombent des cieux en palpitant des ailes,
Pour s'envoler dès les premiers rayons.


© Théophile GAUTIER


Théophile Gautier (1811-1872)
Poète, romancier et critique d'art, Théophile Gautier est issu d'une famille de petite bourgeoisie. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand et se lie d'amitié avec Gérard de Nerval. Destiné à une carrière de peintre, il rencontre Victor Hugo qui lui donne le goût de la littérature. Il publie son premier recueil en 1830. Partisan fanatique de Victor Hugo, esthète et résolument romantique, il s'est distingué des autres poètes par son souci du formalisme et de l'esthétique.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site

→ Sa biographie sur Wikipédia


Les oiseaux perdus
Maurice CARÊME

y

Le matin compte ses oiseaux
Et ne retrouve pas son compte.
Il manque aujourd’hui trois moineaux,
Un pinson et quatre colombes.


Ils ont volé si haut, la nuit,
Volé si haut, les étourdis,
Qu’à l’aube ils n’ont plus trouvé trace
De notre terre dans l’espace.


Pourvu qu’une étoile filante
Les prenne sur sa queue brillante
Et les ramène ! Il fait si doux
Quand les oiseaux chantent pour nous.


© Maurice CARÊME


Maurice Carême (1899-1998)
Poète et écrivain belge de langue française, il écrit ses premiers vers inspirés par une amie d'enfance. Il devient instituteur de métier à Anderlecht-Bruxelles où il passera le reste de sa vie, tout en continuant à écrire poésies et comptines. Élu « Prince en poésie » au Café Procope à Paris en 1975, Maurice Carême est traduit dans le monde entier. Il est en particulier très apprécié pour son amour des enfants, un registre essentiel de son œuvre. Une oeuvre abondante qui comprend quelque quatre-vingt recueils de poèmes, contes, romans, légendes dramatiques, essais, traductions de poèmes néerlandais de Belgique.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Fondation Maurice Carême :
→ http://www.mauricecareme.be/index.php
→ Biographie détaillée sur Wikipédia


Les oiseaux
Sully PRUDHOMME

y

Montez, montez, oiseaux, à la fange rebelles,
Du poids fatal les seuls vainqueurs !
A vous le jour sans ombre et l’air, à vous les ailes
Qui font planer les yeux aussi haut que les coeurs !


Des plus parfaits vivants qu’ait formés la nature,
Lequel plus aisément plane sur les forêts,
Voit mieux se dérouler leurs vagues de verdure,
Suit mieux des quatre vents la céleste aventure,
Et regarde sans peur le soleil d’aussi près ?


Lequel sur la falaise a risqué sa demeure
Si haut qu’il vît sous lui les bâtiments bercés ?
Lequel peut fuir la nuit en accompagnant l’heure,
Si prompt qu’à l’occident les roseaux qu’il effleure,
Quand il touche au levant, ne sont pas redressés ?


Fuyez, fuyez, oiseaux, à la fange rebelles,
Du poids fatal les seuls vainqueurs !
A vous le jour, à vous l’espace ! à vous les ailes
Qui promènent les yeux aussi loin que les coeurs !


Vous donnez en jouant des frissons aux charmilles ;
Vos chantres sont des bois le délice et l’honneur ;
Vous êtes, au printemps, bénis dans les familles :
Vous y prenez le pain sur les lèvres des filles ;
Car vous venez du ciel et vous portez bonheur.


Les pâles exilés, quand vos bandes lointaines
Se perdent dans l’azur comme les jours heureux,
Sentent moins l’aiguillon de leurs superbes haines ;
Et les durs criminels chargés de justes chaînes
Peuvent encore aimer, quand vous chantez pour eux.


Chantez, chantez, oiseaux, à la fange rebelles,
Du poids fatal les seuls vainqueurs !
A vous la liberté, le ciel ! à vous les ailes
Qui font vibrer les voix aussi haut que les coeurs !


© Sully PRUDHOMME
Extrait du recueil Stances et poèmes


Sully Prudhomme (1839-1907)
Poète français, Sully Prudhomme est le premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901. Vite décu par son emploi d'ingénieur, il reprend ses études et se consacre au droit et à la philosophie puis décide de se vouer entièrement à la littérature. Son premier recueil, Stances et Poèmes (1865) est loué par Sainte-Beuve et lance sa carrière. Il renferme son poème le plus célèbre, Le Vase brisé, élégante métaphore du cœur brisé par un chagrin d'amour. Caractérisé par son extrême élaboration esthétique, sa poésie lui ouvre aussitôt les portes de la revue du Parnasse. L'influence de ce mouvement devient très sensible dans ses œuvres ultérieures, comme Les solitudes (1869) et plus tard Les destins (1872). Il consacra également un ouvrage poignant à son expérience de la guerre, dont il garda de graves séquelles, et publia en outre divers essais de poétique et d'esthétique. 
Autres textes :
Le cygne
Le meilleur moment des amours

Le vase brisé
→ Sa biographie sur Wikipédia


Les oiseaux de passage
Jean RICHEPIN

y

C’est une cour carrée et qui n’a rien d’étrange :
Sur les flancs, l’écurie et l’étable au toit bas ;
Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.


Le bac, où les chevaux au retour viendront boire,
Dans sa berge de bois est immobile et dort.
Tout plaqué de soleil, le purin à l’eau noire
Luit le long du fumier gras et pailleté d’or.


Loin de l’endroit humide où gît la couche grasse,
Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
Riche de grains d’avoine en poussière s’entasse,
La poule l’éparpille à coups d’ongle et de bec.


Plus haut, entre les deux brancards d’une charrette,
Un gros coq satisfait, gavé d’aise, assoupi,
Hérissé, l’œil mi-clos recouvert par la crête,
Ainsi qu’une couveuse en boule est accroupi.


Des canards hébétés voguent, l’œil en extase.
On dirait des rêveurs, quand, soudain s’arrêtant,
Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
Ils crèvent d’un plongeon les moires de l’étang.


Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
Montrent dans le soleil leurs écailles d’argent,
Des pigeons violets aux reflets de turquoises
De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.


Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
Fait tantôt de l’ébène et tantôt de l’émail,
Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
Semblent sur du velours des branches de corail.


Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
Oh ! qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?


Ô vie heureuse des bourgeois ! Qu’avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne,
Ça lui suffit : il sait que l’amour n’a qu’un temps.


Ce dindon a toujours béni sa destinée.
Et quand vient le moment de mourir, il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : « C’est là que je suis née ;
Je meurs près de ma mère et j’ai fait mon devoir. »


Son devoir ! C’est-à-dire elle blâmait les choses
Inutiles, car elle était d’esprit zélé ;
Et, quand des papillons s’attardaient sur des roses,
Elle cassait la fleur et mangeait l’être ailé.


Elle a fait son devoir ! C’est-à-dire que oncque
Elle n’eut de souhait impossible, elle n’eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L’emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.


Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
De ces grands souffles fous qu’on a dans le sommeil,
Pour aller voir la nuit comment le ciel s’allume
Et mourir au matin sur le cœur du soleil.


Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
Toujours, pour ces gens-là cela n’est point hideux.
Ce canard n’a qu’un bec, et n’eut jamais envie
Ou de n’en plus avoir ou bien d’en avoir deux.


Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
Qu’ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !


N’avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
Un coucou régulier et garanti dix ans !


Oh ! les gens bienheureux !… Tout à coup, dans l’espace,
Si haut qu’il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !


Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
Qui brise les soupirs de leur col redressé,
Et sautent dans le vide avec une culbute.
Les dindons d’une voix tremblotante ont gloussé.


Les poules picorant ont relevé la tête.
Le coq, droit sur l’ergot, les deux ailes pendant,
Clignant de l’œil en l’air et secouant la crête,
Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.


Qu’est-ce que vous avez, bourgeois ? Soyez donc calmes.
Pourquoi les appeler, sot ? Ils n’entendront pas.
Et d’ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?


Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons.


Regardez-les ! Avant d’atteindre sa chimère,
Plus d’un, l’aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.


Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
Des assoiffés d’azur, des poètes, des fous.


Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu’importe !
Là-haut chante pour eux un mystère profond.
À l’haleine du vent inconnu qui les porte
Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.


La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
L’averse les inonde et pèse sur leur dos.
Eux, dévorent l’abîme et chevauchent l’orage.
Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.


Ils vont, par l’étendue ample, rois de l’espace.
Là-bas ils trouveront de l’amour, du nouveau.
Là-bas un bon soleil chauffera leur carcasse
Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.


Là-bas, c’est le pays de l’étrange et du rêve,
C’est l’horizon perdu par delà les sommets,
C’est le bleu paradis, c’est la lointaine grève
Où votre espoir banal n’abordera jamais.


Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux,
Et le peu qui viendra d’eux à vous, c’est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.


© Jean RICHEPIN
Extrait du recueil La chanson des gueux, 1876
Georges Brassens a mis en musique et chanté sous le titre Les Oiseaux de passage une partie de ce long poème, dans l'album Misogynie à part sorti en 1969.


Jean Richepin (1849-1926)
Poète, romancier et dramaturge, Jean Richepin a eu très tôt la vocation littéraire. Il a collaboré à plusieurs journaux et exercé plusieurs métiers comme professeur, matelot ou portefaix. Fréquentant le Quartier Latin, il se lia avec Jules Vallès. Sa vie marginale lui inspira son premier recueil de poésie, un ouvrage provocateur, La Chanson des gueux, publié en 1876. Ce recueil fit scandale et lui coûta 500 francs d'amende et un mois de prison. Écrivain prolifique, il publia plusieurs recueils, des pièces de théâtre et des romans. Il a été élu à l'Académie française en 1908.
Du même auteur :
Ce que dit la pluie
→ Sa biographie sur Wikipédia


m

Votre poème ici
Envie de rejoindre l'anthologie permanente ? N'hésitez pas à m'envoyer vos textes avec une mini biographie (facultatif mais conseillé !).
Voir les détails ici.
Courriel : poetika17(arobase)gmail.com
-------------
Nota : chaque mois, un nouveau thème ! Les textes publiés font l'objet d'une demande par courriel à leurs auteurs respectifs (sauf certains auteurs-compositeurs-interprètes), ou bien ils sont envoyés spontanément par les poètes. Et sauf mention spéciale, toutes les images proviennent de pixabay.com.
RAPPEL DE PRESENTATION :
Les textes seront sur fichier Word, OpenOffice ou LibreOffice (pas de pdf), police 12, interligne simple, texte non centré, avec un titre. Merci !

------------
Le Monde de Poetika
Site & Revue de poésie en ligne
N° ISSN : 2802-1797

Sur le même thème
Oiseau de passage de Michelle Grenier
Le cormoran de Claudine Loutrel
Le goéland de Annick Pipaud
Tant d'oiseaux de Paul Vincensini
La symphonie matinale de Etienne Busquets

→ Citations autour du thème

Les poètes sont des oiseaux : tout bruit les fait chanter.
François René de CHATEAUBRIAND


Les hommes sont des oiseaux de passage.
William SHAKESPEARE


L'oiseau chante, même si la branche sur laquelle il est perché craque, parce qu'il sait qu'il a des ailes.
José SANTOS CHOCANO


Les mots sont des oiseaux sauvages qu'on ne rattrape jamais, une fois lâchés.
Jean SIMARD


→ Archives

Ronde d'automne (septembre 2025)
Les couleurs de l'été (juillet-août 2025)
Les lumières de la ville (juin 2025)
Retour aux sources (mai 2025)
Le chant de l'eau (avril 2025)
Le sacre du printemps (mars 2025)
Cupidon est passé par là ! (février 2025)
Envies d'ailleurs (janvier 2025)
Rêve de neige (décembre 2024)
Quel monde pour demain ? (novembre 2024)
La cuisine en poésie (octobre 2024)
Regards sur la poésie (septembre 2024)
Un air de vacances (juillet-août 2024)
Paris capitale du monde (mai 2024)
Tout le bleu du ciel... (avril 2024)
Battements d'Elles (mars 2024)
Le travail c'est la santé ! (février 2024)
Les douze mois de l'année (janvier 2024)
L'écritoire de Noël (décembre 2023)
A l'ombre des héros (novembre 2023)
L'absence (octobre 2023)
Patrimoine en poésie (septembre 2023)
Orage et tempête (juillet août 2023)
Au fil de l'eau (juin 2023)
La poésie animalière (mai 2023)
La poésie voit rouge (avril 2023)
La poésie fait son cirque (mars 2023)
Les couleurs du temps (février 2023)
La musique au coeur (janvier 2023)
Balade en forêt (décembre 2022)
La vie est une fête... (novembre 2022)
Vieillir... (octobre 2022)
Pluie d'automne (septembre 2022)
Amitie(s) (juillet-août 2022)
Femmes (juin 2022)
Un vent de liberté (mai 2022)
Silence, ça pousse ! (avril 2022)
Poésie voyageuse (mars 2022)
Crêpe ou gaufre ? (février 2022)
La liste de mes envies (janvier 2022)
C'est cadeau ! (décembre 2021)
Blanc comme neige (novembre 2021)
La nuit, la lune et les étoiles (octobre 2021)
L'enfance (été 2021)
Soleil, plage et farniente...
Le printemps à ma porte
La poésie gourmandise
L'écritoire de Noël (Fêtes de fin d'année)
Le souffle de l'automne (automne 2020)
Plein été ! (juillet-août 2020)
La Fête des Mères (juin 2020)