Le chant de l'eau
(Lacs, fleuves & rivières)
Ondine

Elle chante la belle Ondine
Les légendes des blancs ruisseaux…
Ses cheveux en algue-olivine
S’enroulent dans sa robe d’eau…
Ses voiles tissés d’organdi
Sont des cascades cristallines
Qui égrènent leur mélodie
En dégringolant des collines…
Elle danse sur les torrents
Au rythme de leurs clapotis
Tambourinant en harmonie
Avec les cymbales du vent…
Les grands lacs aux vagues soyeuses
L’éveillent dans le doux ramage
D’une aubade mystérieuse
Jouée par les roseaux sauvages…
Si vous allez au bord de l’eau,
Des torrents ou bien des ruisseaux
Ecoutez Ondine chanter
L’eau et ses refrains oubliés…
© Marie MINOZA
Illustration : © Marie MINOZA
Marie Minoza
Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
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Eau d'Azur

Eau d’Azur
qui fredonne
entre les roches
et les cristaux
de lune
Eau d’Azur
qui serpente
fraîche limpide
depuis les pics
jusqu’à la mer
© Nathalie LAURO
© Eau d'Azur, dessin de Nathalie LAURO
Nathalie Lauro
Ecrivaine, poétesse et artiste numérique, Nathalie Lauro travaille à partir de ses photos shootings. Elle aime photographier les villes comme Berlin, Londres, Paris, Hambourg et Amsterdam mais sa spécialisation reste le sud, la Méditerranée, le soleil, les couleurs, les lumières et la Dolce Vita. Elle est par ailleurs présidente de l'association Luna Rossa.
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Les mouettes préfèrent le rivage

Au soir, au milieu de la mer, un pêcheur solitaire
filets lancés pour attraper des poissons
sous l'œil des sirènes de légendes.
La cigarette s'éteint au fond de la mer, les coquillages toussent
quelques éclaboussures sur l'eau salée
vaguelettes des ailes dansantes des mouettes.
Longue nuit, pêcheur, sirènes cachées, la mer,
L'aube rend la clarté tant attendue, vers la terre
© Mirela LEKA-XHAVA
Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis son enfance, elle publie de temps en temps dans divers magazines et journaux. Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l’Université « Aleksander Xhuvani » à Elbasan. Jusqu’en 2002, avant d’émigrer en France, elle a travaillé comme bibliothécaire à la Bibliothèque universitaire de la ville d'Elbasan. Ses poèmes ont été publiés dans des revues et journaux prestigieux en France, Albanie, Kosovo, Angleterre, Canada, Etats-Unis, Belgique, Bangladesh, Inde, Tunisie, Roumanie, Bulgarie, Italie, République Dominicaine, Pays Bas, Chine etc. Elle est active dans les salons littéraires en France, et a obtenu le Diplôme d’Honneur au 24ème Printemps des Poètes - Sartrouville France.
Elle est publiée périodiquement dans la revue littéraire « Florilège » de l'association Poètes Sans Frontières - Dijon et dans plusieurs anthologies. Elle a été finaliste du Festival de Poésie Méditerranéenne, Rome – 2022, et participe constamment à des concours littéraires. Depuis 2024, elle est membre de la Société des Poètes Français, Paris.
Elle vit actuellement avec sa famille à Bordeaux, en France.
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La pluie......
à minuit.....

Je voulais que
cette pluie
cesse
ses éclats cinglants
sur la vitre
bienveillante
J'ai donc ouvert
béante
la baie
pour interrompre
sans façons
ce dithyrambe
J'ai alors pu
savourer
les sons
d'une mélopée
mélodieuse
et douce
pareille à celle
d'un bâton
de pluie
en débandade
qui égrène
une roulade…
© Denise DODERISSE
Denise Doderisse
Résidant en région parisienne, Denise Doderisse écrit depuis une cinquantaine d'années de la poésie sous toutes ses formes, et en particulier elle aime écrire des haïkus. Elle s'adonne également à la peinture et au dessin. Elle a publié deux recueils et plus récemment un livre illustré de réels dessins d'enfants.
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Le chant de l'eau

La source limpide fredonne sous la mousse des bois.
L’aubade paisible de l’onde effleure la terre.
Le chuchotis de la pluie accompagne le murmure cristallin du ruisseau frôlant les pierres.
L’âme vibre au bourdonnement de la cascade,
la complainte du torrent suspend nos rêves.
L’eau chante une mélodie vivante et rythmée, une aria de bien-être.
Au fil de l'eau
Des perles de lumière cascadent, effleurent les ondes irisées.
Éclats d’argent, échos de rires et de secrets, fragments d’instant.
Des flots de souvenirs, des poèmes oubliés dérivent au gré du courant.
L’eau pure et limpide coule comme une vérité simple et nue.
Un vent léger froisse la surface et murmure quelques confidences.
Comme des rumeurs, au fil du temps, quelques remous laissent des empreintes.
La mélodie cristalline du ruisseau chante des symphonies oubliées.
© Annick PIPAUD
Annick Pipaud
Professeur de mathématiques à la retraite mais artiste dans l'âme (peinture, photo, poésie...), Annick Pipaud écrit depuis son plus jeune âge. Elle a participé à plusieurs festivals de poésie.
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Au fil de l'eau

Au fil de l'eau flotte l'après
L'arche des saules s'incline
Un souffle de silence
Prestement saisi par un nuage
Une biche a bu et se repose
J'entends des bruits assourdis
Les enfants se sont éparpillés
L'avenir informe coiffe le néant
Personne pour montrer le chemin
L'oiseau a dit notre avenir
Le jour ombre le tour des arbres
Brouillard et soleil se disputent
La rivière fait des phrases
Qui s'enroulent sur les berges
Une abeille cherche sa route
© Marine DUSSARRAT
Marine Dussarrat (1936-aujourd'hui)
D'origine landaise, Marine Dussarrat vit en Béarn. Elle a publié plusieurs recueils de poésie et participe régulièrement dans la revue Lichen et sur le blog de L'Herbier de poésie. Elle a également remporté plusieurs prix de poésie. Elle a été éducatrice pour enfants, monitrice d'équitation, très souvent avec des jeunes, secrétaire médicale, bibliothécaire. Elle a exercé plusieurs métiers en rapport avec son amour pour les chevaux et la nature. Ecrire est pour elle une thérapie. Elle a publié en 2024 un nouveau recueil : "A coeur ouvert suivi de Il y a plusieurs chemins" (Edilivre).
Autres textes :
Ciel de pervenche
Me souvenir de toi
Ephémère
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Chanson du fleuve

Ce fleuve, las
Des moussons
Qu'il emporte,
S'enfuit là-bas
Raclant ses fonds
D’une eau-forte,
Tout rouge sang
De ses boues, quand
Il charrie
La terre ancienne,
De son antienne
Il s'écrie:
Je reviendrai
En pleurs épais
A la nuit,
Lisser la pierre,
Verdir le lierre
Du vieux puits.
Photo : © Étienne BUSQUETS, la rivière Dadou au pont vieux de Lafenasse (Tarn)
Etienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
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Son blog :
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L'eau de tes yeux

© Linda CARA-JACOBI
Linda Cara-Jacobi (1973-aujourd'hui)
Linda Cara-Jacobi est d'origine multi-culturelle, de parents et grands-parents hongrois, anglais, roumains et tchèques. Après des études de Lettres, passionnée d'art, elle quitte sa Suisse natale pour se rendre dans une école à Milan où elle se spécialise en stylisme. De retour à Genève, elle continue de créer pour des commandes privées, et revient désormais à ses premières amours de plume et d'encrier. Ses plages de joie sont les longues balades matinales en forêt, la salade de chèvre chaud et les crêpes à la confiture d'abricot, la musique électro, new wave ou rock, le cinéma indépendant, la photo, les courants artistiques et architecturaux Art Nouveau et Art Déco.
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Retraite

Ma forêt neige et vente et mord à même l’os.
Ma clef d’argent reluit, pâle et abandonnée.
Ma maison en lambeaux craque ses planches bleues.
Mon lent ruisseau moussu dégouline sans joie.
Mon bateau, à la digue, en cadence clapote
et ce hangar géant qui va m’anéantir…
Rires frais et charnels qui me transpercez l’âme,
au-delà des remparts, s'étiolent vos échos.
© Donatien MOISDON
Donatien Moisdon
Issu d'un milieu modeste, Donatien Moisdon est né à Batz-sur-Mer en Loire Atlantique. Pour payer ses études, il travaille comme cuisinier privé à New York, chez Juan Trip alors PDG de Pam American Airways. Une expérience très enrichissante qui lui a permis de connaître New York en profondeur, pas seulement celui que l'on visite : dépoussiérage salutaire des clichés anti-américains déversés insidieusement et inlassablement par la presse française. Après l'obtention d'un Master's Degree II, il part enseigner pendant deux ans au Bénin puis terminera sa carrière de professeur en Angleterre, dans le Kent. Il a publié plusieurs romans, des nouvelles et un recueil de poèmes.
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Son blog littéraire : → http://audeladeslivres.blogspot.com/
Au-delà des reflets

Reflet du mur
De l’arbre
Du ciel
De l’oiseau ;
L’âme se perd,
Perce les reflets,
Et plonge dans le ruisseau.
Avec délice elle s’y noie.
Trouve au fond,
Sur les galets,
La lueur dorée
Du fond des ondes
Qu’ils renvoient.
Univers assourdi ;
Ame perdue
D’un cœur à la dérive ;
Âme chétive,
Trouve en l’eau la paix ,
Et s’y ravive.
© Marc DESCAMPS
Marc Descamps
Professeur émérite de l'université de Lille, Marc Descamps se dit :
“ Physicien universitaire de profession
Mais poète de toujours et de cœur ”.
Du même auteur :
Printemps de fleur en fleur
Et si on allait...

Et si on allait voir la mer ?
Simplement pour la regarder jouer.
Souvent, notre regard vers elle se perd
dans de vagues coups d’œil pressés.
Partons de son éternel ressac
là où elle se rebelle et lutte
pour cogner le roc en faisant clac,
acceptant le voyage retour comme but.
Admirons plus avant ses tons changeants
en fonction du temps, de la couleur du ciel :
bleu d’encre, gris, vert éclatant,
qui lui font son propre arc-en-mer.
Découvrons ses vaguelettes qui lèchent
amoureusement le sable du point de retour
et ses rouleaux irisés par mèches
qui tournoient aux vents d’alentour.
Et si on allait sentir la mer ?
Ces embruns qui chatouillent le nez
et ce sel qui laisse un goût amer,
mais qui grise en même temps le palais.
Laissons son eau frapper nos chevilles
masser nos corps las et fourbus,
et lorsque nos pieds fourmillent
rions aux éclats comme des bossus.
Faisons lentement glisser son sable
entre nos doigts légèrement écartés
pour sentir le temps qui passe immuable
et les grains qui nous chatouillent sans blesser.
Offrons-lui notre dos calmement
pour regarder l’azur et lâcher tout
jouir de ce moment d’égarement
où c’est elle qui nous porte malgré tout.
Et si on allait entendre la mer ?
Écouter pour une fois seulement
ce qu’a à nous dire cette douce grand-mère
à travers ses incessants mouvements.
Aujourd’hui tout est calme et plat.
Elle nous réapprend à sa façon
le silence, simplement le fait d’être là.
Le bonheur de baisser d’un ton.
Puis elle se réveille, enroule ses galets
dans un long murmure cristallin
qui ravit notre ouïe de feux follets
tels une cascade d’épis brin à brin.
Et la houle s’en mêle : elle gronde
dévoile sa vigueur, sa force plongeante
tout bouge, quand elle se démonte.
Et nous tout petits face à cette géante.
J’aime ces bruits à la fois clairs et gris
qui remuent l’âme au plus profond
comme un appel venant de l’infini
qui renvoie à l’homme un étrange son.
© Michel KEUKENS
Michel Keukens (1948-aujourd'hui)
Né en Belgique, Michel Keukens a 75 ans et travaille toujours à titre de traducteur de brevets européens depuis plus de 30 ans, après avoir effectué une carrière partielle d'enseignant en langues germaniques (néerlandais, anglais, allemand) dans le secondaire.
Il s'est toujours senti bien dans le monde de l'écriture, un parfait dérivatif qui le change radicalement de son activité éminemment technique ! En fait, il aime bien "raconter des histoires".
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L'invention d'un lac

© José GUIRAO
José Guirao (1954-aujourd'hui)
Natif d'Arles, José Guirao est monté à Paris en 1975 pour faire des études de cinéma.
Il écrit depuis l'âge de 15 ans et commence à être publié : anthologies de l'association Luna Rosa, sur les sites "Arpenter les mots" et "La Voix des Autres".
Il est aussi dessinateur et photographe autodidacte. Ses créations ont été montrées dans différentes expositions à travers la France et dans différentes revues d'art et de photographie.
Du même auteur :
La mer
Le cheval de Montmartre
Têtes et corps sont tombés...
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Tout est là.

Tout est là.
L'eau sauve l'âme seule
la berce dans ses reflets.
Tout est là.
Les larmes mêlées au fond
se libérent sur le sable oublié.
Tout est là.
L'eau avale l'âme seule
L'aime au-delà.
Tout est là
L'amour resté au fond
sollicite la paix.
© Suzanne GRANGET
Suzanne Granget
Suzanne Granget est co-fondatrice de l'association Nanterre PoéVie créée en 2005. En 2013, elle publie à compte d'auteur son premier recueil de poèmes Ecrits sur ma paume. En 2015, elle quitte la région parisienne pour le Berry et anime plusieurs ateliers d'écriture sous le nom de Nids d'écritures en Berry. Elle a également animé un atelier Poésie pour l'association Rythme et Expression à La Châtre.
Autres textes :
Tu retrouveras tout
A vous qui défendez l'Ukraine
Beauté, les yeux fermés
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La voix de sa cascade

Malgré son vieux manteau à la trame usée,
Cet homme a le front chargé de pensées.
Il porte sur les hommes un sombre regard,
Ne se mélange pas, se tient à l'écart.
La société le déçoit profondément.
Sa parole s'est perdue dans le vent
Quand il a voulu réveiller les consciences,
Il en ressent une indicible souffrance.
Triste et solitaire, il chemine en silence.
On voit le fardeau de sa désespérance
Beaucoup plus lourd que l'outrage des ans,
Alors, le dos courbé, il va d'un pas pesant.
Il s'isole dans sa montagne natale,
Loin du monde à la cacophonie infernale.
Au pied d'une cascade, il s'adosse à un rocher,
C'est son refuge, son bel asile caché.
Éclaboussures comme un essaim d'abeilles,
Nuées de gouttes irisées par le soleil,
Il voit naître des myriades d'arcs-en-ciel,
Et contemple ce spectacle sans pareil.
Étrange sensation de sérénité,
La nature lui dévoile toute sa beauté.
La cascade lui offre ses embruns en baisers,
Caresse son visage avec sa bruine nacrée.
Il respire et enfin libère sa souffrance,
Trouve plus d'humanité et d'intelligence,
Dans la voix cristalline de cette eau sauvage
Que dans celle de l'homme avec son bavardage.
© Philippe PAUTHONIER
Philippe Pauthonier
Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.
Philippe Pauthonier est le Délégué Régional de la Société des Poètes et Arts de France (SPAF) pour la région de Normandie.
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Découvrir son dernier recueil : → Dans les broussailles de mes émotions
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Il pleuvait

Il pleuvait sur la ville
Et dans les caniveaux
Naviguaient bien tranquilles
Mille petits bateaux
Il pleuvait des bergères
Des fêtes à la grenouille
Des comptines légères
Où, quand il pleut, ça mouille
Il pleuvait à torrent
Des milliers d’amourettes
J’y jouais figurant
C’est pas tous les jours fête
Il pleuvait dans mon cœur
Comme disait Verlaine
Qu’on apprenait par cœur
Les années porcelaine
Il pleuvait du crachin
Des fous rires à se tordre
Et l’adjudant Machin
Faisait pleuvoir ses ordres
Il pleuvait des hallebardes
Les anciens combattants
Flottaient vers la Camarde
Et nous avions vingt ans
Il pleuvait de la vie
De la sève rebelle
Détrempée au lavis
La vie était plus belle
Il pleuvait mille fleurs
Et des merles siffleurs
Des jardins pour rêver
Comme s’il en pleuvait
Il pleuvait des promesses
Des caresses velours
Et j’y reviens sans cesse
Inondé par l’amour
Débordant de mon âme
Depuis qu’il ne pleut plus
Alors il pleut des larmes
Pour avoir un peu plus
Alors il pleut des larmes
Depuis qu’il ne pleut plus
© Philippe SALORT
Philippe Salort
Moi j'aime cet auteur qui débute à 60 ans !! Qui se sent plus artisan qu'artiste, plus potache que poète... Qui se dit davantage les doigts pleins d'encre que la tête dans les étoiles !
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Le ruisseau

Il descend avec douceur du haut de la colline
On entend sa mélodie sous la jolie cascade.
Des cimes lointaines jusqu'à la mer divine,
Il chemine çà et là en simple nomade.
Au passage, il salue ses amis les arbrisseaux,
Et le vieux chêne presque aussi vieux que lui.
Parfois il prend le temps de s'arrêter la nuit,
Sur un gué pour trouver là un peu de repos.
Mais bien vite, il reprend son chemin tortueux,
Emmenant avec lui canards et poules d'eau.
Le voyage est bien plus agréable, moins ennuyeux,
Sous les petits ponts que font les vieux roseaux.
Au hasard de quelques poissons qui sautillent,
Un bouchon de pêche le sort de sa quiétude.
Il est vrai qu'avec l'hiver, il n'avait plus l'habitude
De voir ses amis pêcheurs taquinant les anguilles.
Ah ! Voilà au loin la rivière, son amie de toujours,
Quelle joie de vous retrouver, ma très chère amie.
Voyez-vous, je viens de là-haut pour votre amour,
Il est si grand pour vous que je vous donne ma vie.
© Jean-Marc LAINELLE
Jean-Marc Lainelle (1951-aujourd'hui)
Né en 1951 à Haveluy, une petite commune du Nord de la France. Jean-Marc Lainelle se découvre une passion pour la poésie grâce à son travail au cœur de la forêt de Saint-Amand-les-Eaux.
Quelques petites notes en 1995 sur un calepin de bûcheron vont très vite prendre de l'ampleur et le faire devenir poète par la force des choses.
Cette richesse poétique, qu’il partage autour de lui sans modération, lui vaut la reconnaissance dans de nombreux concours nationaux et internationaux de poésie. Il vient de publier son premier recueil : Poésie ma fidèle amie. En 2025, il remporte le Prix du Public au Concours
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La parabole de l'eau

Il fut un temps béni, les astres s'en souviennent
Où l'eau en grand secret se lia à la terre,
Pour enfanter la vie, l'eau coulait d'abondance
Respectant les saisons et la terre baptisée
Par des pluies bienveillantes offrait sans hésiter
Ses jardins tout fleuris et ses arbres fruitiers,
Les hommes englués dans leur science d'alors
Brouillèrent toutes les cartes et changèrent la donne.
S'ensuivirent des sécheresses et des inondations
" C'est la faute des hommes " se lamentait la terre
Mais l'eau libèrait sa colère jouant avec les hommes
Ces apprentis sorciers
Ce que dira demain se profile chaque jour,
L'homme tient dans ses mains la carte du destin.
© Marie-José PASCAL
Marie-José Pascal (1952-aujourd'hui)
Marie-José Pascal écrit depuis l'enfance. Membre de l'association Le Capital des Mots, sociétaire de L'Académie internationale L'école de La Loire, elle a été publiée dans de nombreuses revues et anthologies : Humanisme Harmonie, Florilège, l'Etrave, Traversées, revue numérique des citoyens des lettres, anthologie Flammes vives, de l'Humain pour les Migrants. Elle a reçu le Prix Charles Péguy 2020. En 2021 : le prix Hubert Fillay 2021 pour le recueil « A deux voix » co-écrit avec Alain Morinais, le prix Jules Supervielle 2021 pour le recueil « Lanterne de papier », le prix Qualité des Arts. En 2023, le Prix Paul Verlaine et 2024, le Prix Jacques Prévert.
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Le fleuve

© Benoit LAPARÉ
Photo : Le Saint-Laurent © Benoit LAPARÉ
Benoit Laparé
(1960-)
D'origine québécoise, Benoit Laparé a tout d’abord étudié en musique et mené une carrière comme trompettiste pendant de nombreuses années. Il a toujours écrit, mais la pandémie a fait ressurgir et actualiser un grand besoin d’exprimer des émotions. Il a publié plusieurs ouvrages :
« Les fables de L’Équerre », son premier livre publié en 2021.
« Les Chemins de ma Raison », le second, publié en 2023.
« Retour dans la forêt magique », publié en 2024.
« Kavana », en 2025.
Sa poésie est intimiste et vise le cœur. Il a la conviction que nous manquons de vocabulaire émotionnel, c’est pourquoi nous avons tendance à taper du pied et serrer les poings plutôt que de nommer ce que l’on ressent.
N'emprisonnez pas

N’emprisonnez pas
l’eau qui chante
avec vos barrages mortifères
Ne la détournez pas
de ses chemins millénaires
laissez-la danser
Laissez-la rire
avec les herbes folles
avec tout un monde caché
et réinventer ses rives
comme une offrande à la mémoire
au gré des saisons immortelles
Illustration : Le Lignon à Jaujac (Ardèche) © Jean-Charles PAILLET
Jean-Charles Paillet
Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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Séquana

C’est un havre de paix où les eaux se reposent,
Tout là-haut s’opère une métamorphose
Car Langres, semble-t-il, est un réel cocon.
Qu’il soit plateau fertile ou château d’eau de France,
Bon nombre de fleuves lui doivent la naissance
Car il veille sur eux du haut de son balcon.
On vous choisit des noms, tels Yonne, Marne et Meuse ;
Mais toi, la rebelle, ne sembles pas heureuse
De ton patronyme et préfères Séquana ;
En choisissant le nom de la déesse « Seine »,
Un cours d’eau vicinal se prend pour un mécène
Pour offrir au futur une prima donna !
Et ta célébrité se répand dans les villes
Sur tous les podiums où, fière, tu défiles
Et par monts et par vaux, tu braves ton destin,
Affrontant le danger, parfois, d’un versant fourbe
Tantôt te reposant à l’ombre d’une courbe
Pour enfin t’étirer ainsi qu’un serpentin.
A la découverte de nouveaux paysages
De même que tes sœurs maintenant tu voyages.
A Troyes, tu es fougueuse et hargneuse parfois,
Le champagne te grise, en effet tu dépasses
Les bornes. En ces jours, tu trahis les Tricasses (1)
Qui pourtant t’honorent du haut de leurs beffrois.
Ainsi gonflée à bloc, en quête de prestige
Tu recherches alors de Paris, le vertige
Mais tu deviens câline en passant sous les ponts
Où les serments d’amour s’enchainent sur les grilles ;
Puis le vent les emporte ainsi que des brindilles
Pour séduire au hasard d’autres cœurs vagabonds.
A présent tu danses dans la plaine normande,
Un air d’accordéon joue une valse lente,
Puis tu tournes, tournes dans tes plus beaux atours ;
Et pour le roi Richard, tu deviens châtelaine
D’un bastion gaillard (2) qui protège sa reine
Ainsi que tout sujet qui vit aux alentours.
A Giverny tu prends la pause pour un peintre,
Tu t’habilles de vert et de bleu pour atteindre
En toute sainteté, la ville aux cent clochers. (3)
Accueillant dans ses bras les enfants du grand large
Le vieux port de Rouen est tel un patriarche
Qui s’accroche à la mer comme l’huître aux rochers.
Dans Honfleur désormais tu flânes en touriste
Au bord du Vieux-Bassin qui s’ouvre sur la piste
Du plaisir des embruns que suscite un amant.
Dévoilant tes charmes, tu te fais désirable
Lambinant en chemin sur les plages de sable
Et Le Havre t’apprend l’amour paisiblement.
Lascive désormais, offerte aux épousailles
La victoire est acquise après tant de batailles !
Le soleil et le vent te font de beaux enfants,
Le sang de tes veines coule dans un nuage
Qui reprend aussitôt le goût au grand voyage.
C’est un cycle sans fin, celui que tu défends !
© Catherine DESTREPAN
© Photo : Sylvain VERLAINE, Château Gaillard, Les Andélys (Eure)
Catherine Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux.
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La rivière dans la campagne
La rivière court dans la campagne
Pas très loin voilà le grand fleuve
Le grand fleuve majestueux
Qui commande à toutes les rivières
Parce qu’il est le plus grand
Parce qu’il est le plus fort
Parce qu’il est le papa de toutes les rivières
Et que lui seul peut parler avec la merveilleuse
Pas très loin voici les petits ruisseaux
Ceux qui défilent discrètement
Ceux qui disent bonjour aux vaches dans les prés
Ceux qui chantent avec la pluie
Ceux qui pleurent
Sous les coups du soleil
Et les ruisseaux disent merci à la rivière
Et la rivière dit merci au grand fleuve majestueux
Et le monde va son train
Et les eaux suivent leur chemin
Et la vie va comme elle va
Et la vie suit son propre courant
La rivière se dit
Pas très loin voilà le grand fleuve
Pas très loin voici les petits ruisseaux
Mais elle la rivière
S’en va toute seule
Toute seule courir la campagne
Avec son compagnon
Le grand fleuve majestueux
Et les eaux se mélangent
Et jouent ensemble
Comme de grands enfants
© Michel MIAILLE
Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
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Jeux d'insectes

La libellule ondule,
Les moucherons pullulent !
La clairière étoffée,
D'une écharpe limpide,
Se gorge du cours d'eau
Qui reçoit les ébats
Où des carpes tournoient !
Saluant en passant,
La truite saumonée.
Demoiselle argentée,
Elle va les frôler !
Hydravion transparent,
La revoilà monter,
En flèche vers le haut,
Il n'y a point d'assaut !
Tout ce monde aquatique,
Avec l'insecte, frime,
prêt à moucheronner,
Et se laisse entraîner,
Par le courant léger !
On voit des ronds dans l'eau,
Faits par des soubresauts !
La rivière tranquille,
Musarde et renvoie,
Le soleil qui scintille,
Accroché au sous-bois
© Annie VITI
Annie Viti (1944-aujourd'hui)
Gribouilleuse à temps perdu et au gré de sa fantaisie, Annie Viti écrit juste pour le plaisir et le partage.
Autres textes :
Ardeur intime
L'absente
Le petit monde de l'humidité
Encore et toujours
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Parfum d'écume

Le parfum de ses cheveux,
sur l’herbe et les paysages brumeux que la lune ose à peine attrister,
cueille ma songerie aux sanglots étouffés.
Dans ses mains mal fermées la neige bruit en bouquet d’étincelles
quand le miroir au mur reflète une pirogue immobile.
Les sylphes chuchotent au creux des branches
comme un chant des sirènes énamourées.
Sur la berge, ces lavandières lascives regardent les cœurs se murmurer des mots de cuivre et de soie
au son des mandolines magiques.
Les quelques cordes répondent à la douceur de leurs péchés imaginaires.
Des ailes caressent l’écume.
Les sirènes les déploient dans un silence immaculé
avant de plonger leur regard au cœur de la tempête.
Les cieux se referment sur une toile inachevée
bien au-delà des îles englouties.
Sur une branche l’oiseau chante :
c’est une berceuse au creux des murailles.
Il chante ses yeux, son front et les multiples perles à ses oreilles.
Mais toi,
assise sur un banc,
le visage baissé,
tu comptes les vagues entre deux coups de cloches de l’angelus.
Elles s’écrasent sur les falaises
pour s’éloigner à jamais à la manière des mouettes planant dessus les éteules.
© Roland MUHLMEYER
Roland Muhlmeyer
Roland Muhlmeyer est guitariste classique de formation. Il apprend le chant lyrique, deux matières qu'aujourd'hui encore il enseigne. Il se spécialise par ailleurs dans le chant grégorien, qu'il a également enseigné. Il a écrit des poèmes dans sa jeunesse qui ont paru dans quelques publications. Après un long repos poétique, il s'est remis à écrire. Il a le souci du rythme, des couleurs, des mots dans ses textes qu'il traite comme une partition de musique contemporaine.
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Je m'appelle Loire

Je suis née d’un volcan, on me dit "fille folle".
Mes sources ardéchoises m’ont donné un accent
Une voix rocailleuse à la mélodie sourde.
Habile bâtisseuse, je traverse la France
Pour la diversifier en moult paysages.
Ma naissance me voit déjà très capricieuse
Je façonne des vallées profondes, ensoleillées
Et puis l’âge venant, je calme mes ardeurs
Je m’étale et m’épanche et crée des illusions, des méandres et des îles.
Je modèle des prairies accueillantes et vertes.
Je suis source de vie, abrite en son sein un millier d’espèces.
Je suis le démiurge, forgeron de nature
Il m’arrive souvent de modeler mes rives
De rêves oniriques en colères débordantes.
Je refuse aux hommes le droit de me brider
On n’apprivoise pas mon eau dans des murets.
Mille châteaux se mirent dans mes profondes eaux
Mes boires secondaires chantent avec les oiseaux.
D’Angers je me détourne et termine ma course
Dans l’estuaire immense de la cité des ducs
Puis je me marie là avec l’océan.
© Claude DUSSERT
Une boire est un terme utilisé en hydrographie pour désigner un bras-mort de la Loire et de l'Allier.
Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023).
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Martin-pêcheur

Un martin-pêcheur
Pêchait toute la journée
De jolis poissons sans rancœur.
Ensuite il les engloutissait
Dans son bec puissant,
Avec un gros claquement.
Puis sur une brindille il se perchait,
Pour la nature observer
Les poissons argentés.
À la surface de l’eau du lac.
Ils ressortaient en vrac,
De quoi se régaler.
© Sylvie CROCHARD
Sylvie Crochard (1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.
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L'eau trahie

Regarde-la l’eau là luit
Magique renouvelée si belle
Chantant ses versets déversés du ciel
En averses salutaires de pluies
Qui désaltèrent les soifs amères
Des rus ruisseaux terres
Mers fleuves et rivières
Pour que dansent fiers
Gerbes mâts fleurs et fruits
Ecoute-la l'eau là roucouler
Regarde-la couler
En sublimes peaux-lueurs
Pourquoi inhumain pollueur
Ne cesses-tu pas de l’assassiner
Tu étouffes ses lits tu les salis
N’entends-tu donc pas ses cris
Contre les cauchemars de tes ordures
Elle qui s’offrait à toi à tes rêves si pure
© Mokhtar EL AMRAOUI
Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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Le ruisseau

Près du petit ruisseau
J’ai retrouvé mon âme
Près de ses filets d’eau
J’ai retrouvé ma flamme.
Autour de lui s’étendait
Des cascades ruisselantes
Comme des jeunes mariées
Elles pleuraient nonchalantes.
Leurs robes blanches s’écoulaient
Comme un jour de dimanche
Le petit ruisseau s’apaisait
Mais criait sa revanche.
Autour de lui séjournaient
Fiers comme des vainqueurs
Quelques rochers qui disaient
Ruisseau sèches tes pleurs.
Alors près du ruisseau
S’est livrée une alchimie
Il a quitté ses maux
Et chanté mes écrits.
Puis j’ai fait des ricochets
Allongée près des fleurs
Le petit ruisseau riait
Me comblait de bonheur.
Ce compagnon de fortune
Que j’avais rencontré
M’avait apporté la lune
Et son trousseau de clefs.
© Myriam CLOWEZ
Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)
Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
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Ruisseaux

Des brassées d’heures galopent en vain
Sur le dos des vagues en cabotage.
L’été semble fiévreux sur le chemin.
Seul, le coquelicot n’est pas otage.
S’inscrit déjà une aube en devenir
Par-delà l’horizon qui tend sa chaîne.
L’espoir a tellement peur de mourir
Qu’il met ses promesses en quarantaine.
Au nu du silence, un cortège impur
Jette au fossé les battements fragiles
De la terre et l’ombre devant le mur
Ricane avec sa troupe de vigiles.
Résonne le tocsin dans l’océan.
Qui veut bien l’entendre à part la crinière
De ce cheval de feu au vieux carcan.
Les mots se sont perdus au cimetière.
Quand les eaux s’usent contre le rocher
A entasser les jours et leurs fêlures,
Les lèvres gercées, tourne le sablier
Mais nos écorces restent écritures.
Et demain, les mains pleines de ruisseaux
Nous irons par le sentier apatride
Abreuver la banquise et les oiseaux,
Mon rêve lâchera sa chrysalide.
© SEDNA
Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
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Son site : → http://www.cassiopee17.fr/
Au lit, les gars !...

Au sortir des bras d’un jour de labeur
Les pieds dans le sablon, Ah quel bonheur !
Le corps habillé seulement de l’ombre
Du bosquet qui espère une prude pénombre
Pour que les peupliers, las, pleurent à seaux
Leurs peines sous leurs accueillants arceaux,
Avec des cris d’indiens mis en déroute,
On plongeait nos corps chauds et harassés.
Lors, éclats de rire et gerbes de gouttes
Baignaient nos cent sueurs à décrasser.
Règne ici la paix d’une presqu’île,
Bras pratiquement mort aux flots tranquilles.
Puis, délassés, on faisait ricocher
Jusqu’à ces hauts fonds que crues font flancher,
Des galets lissés et lassés de l’eau claire
Comme les graviers qui fatiguent et galèrent
À courir vers une mer bien trop loin,
Cavale dont seuls les ciels sont témoins.
Cette berge concave de méandre
S’accentuait mais sans mie se défendre
Des attaques qu’ont berges s’inondant,
Des ravages des orages grondant.
Là, son onde nous fut toujours riante,
Et placide, et patiente, et scintillante.
Des lueurs s’accrochaient au bord du jour :
Sa lumière se perdait, à bout d’heures,
Dans une nuit qui venait toujours :
Le bonheur ne sait rester à demeure…
© Christian SATGÉ
Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et plus d'une soixantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier recueil : Recadré paru chez 5 Sens Editions.
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Son blog : → https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/
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Manteau de pluie

Une silhouette de pluie s’immisçait, presqu’invisible, dans l’atmosphère impalpable d’un matin transparent.
L’horizon étouffé la maintenait dans une bulle diaphane, d’où perçait à intervalles irréguliers une chanson portée par le vent froid des nuées boréales.
Le rythme saccadé de sa respiration gonflait un ballon rouge-coquelicot, qui monta peu à peu dans l’air humide d’une montagne de pluie, laquelle venait d’accoucher d’une souris cynique au souffle éolien.
Bientôt, toute forme de vie disparut dans cet espace en apnée.
S’ouvrît alors le chemin du néant.
© Pierre PAYSAC
Pierre Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil, Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
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La rivière

D’un bord à l’autre bord j’ai passé la rivière,
Suivant à pied le pont qui la franchit d’un jet
Et mêle dans les eaux son ombre et son reflet
Au fil bleui par le savon des lavandières.
J’ai marché dans le gué qui chante à sa manière.
Étoiles et cailloux sous mes pas le jonchaient.
J’allais vers le gazon, j’allais vers la forêt
Où le vent frissonnait dans sa robe légère.
J’ai nagé. J’ai passé, mieux vêtu par cette eau
Que par ma propre chair et par ma propre peau.
C’était hier. Déjà l’aube et le ciel s’épousent.
Et voici que mes yeux et mon corps sont pesants,
Il fait clair et j’ai soif et je cherche à présent
La fontaine qui chante au cœur d’une pelouse.
© Robert DESNOS
Extrait du recueil Contrée
Robert Desnos (1900-1945)
Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos fréquente les milieux littéraires très tôt et adhère au mouvement surréaliste en 1922. Engagé dans la Résistance, au sein du réseau AGIR, il sera arrêté puis déporté dans plusieurs camps avant de mourir du typhus au camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie.
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→ Sa biographie (Wikipédia)
Poisson

Les poissons, les nageurs, les bateaux
Transforment l’eau.
L’eau est douce et ne bouge
Que pour ce qui la touche.
Le poisson avance
Comme un doigt dans un gant,
Le nageur danse lentement
Et la voile respire.
Mais l’eau douce bouge
Pour ce qui la touche.
Pour le poisson, pour le nageur, pour le bateau
Qu’elle porte
Et qu’elle emporte.
© Paul ÉLUARD
Paul Éluard (1895-1952)
Nom de plume d'Eugène Grindel, Paul Éluard est un poète français. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme. Obligé d'interrompre ses études à cause de la tuberculose, il séjourne en sanatorium où il rencontre une jeune russe qu'il prénomme Gala. Impressionné par sa forte personnalité, c'est d'elle qu'il tient son premier élan de poésie amoureuse. Il l'épouse début 1917. Malgré sa santé défaillante, il est mobilisé en 1914, puis publie ses premiers poèmes. Au lendemain de la Grande Guerre, il adhère au mouvement Dada puis s'engage dans celui du surréalisme. En 1928, il repart en sanatorium accompagné de Gala. C'est là qu'elle le quitte pour Salvador Dali. Autour d'un voyage autour du monde, il rencontre Maria Benz (Nusch) qui devient sa muse et lui inspirera ses plus beaux poèmes d'amour. Plongé dans le désespoir après le décès de Nusch en 1946, il rencontre Dominique qui devient sa dernière compagne et pour laquelle il écrit le recueil "le Phénix" consacré à la joie retrouvée. Il succombe à une crise cardiaque le 18 novembre 1952 et sera inhumé au Père Lachaise.
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→ Sa biographie sur Wikipédia
Le Lac

C’est une mer, un Lac blême, maculé d’îles
Sombres, et pullulant de vastes crocodiles
Qui troublent l’eau sinistre et qui claquent des dents.
Quand la nuit morne exhale et déroule sa brume,
Un brusque tourbillon de moustiques stridents
Sort de la fange chaude et de l’herbe qui fume,
Et dans l’air alourdi vibre par millions ;
Tandis que, çà et là, panthères et lions,
À travers l’épaisseur de la broussaille noire,
Gorgés de chair vivante et le mufle sanglant,
À l’heure où le désert sommeille, viennent boire ;
Les unes en rasant la terre, et miaulant
De soif et de plaisir, et ceux-ci d’un pas lent,
Dédaigneux d’éveiller les reptiles voraces,
Ou d’entendre, parmi le fouillis des roseaux,
L’hippopotame obèse aux palpitants naseaux,
Qui se vautre et qui ronfle, et de ses pattes grasses
Mêle la vase infecte à l’écume des eaux.
Loin du bord, du milieu des roches erratiques,
Solitaire, dressant au ciel son large front,
Quelque vieux baobab, témoin des temps antiques,
Tord les muscles noueux de l’immuable tronc
Et prolonge l’informe ampleur de sa ramure
Qu’aucun vent furieux ne courbe ni ne rompt,
Mais qu’il emplit parfois d’un vague et long murmure.
Et sur le sol visqueux, hérissé de blocs lourds,
Saturé d’âcre arome et d’odeurs insalubres,
Sur cette mer livide et ces îles lugubres,
Sans relâche et sans fin, semble planer toujours
Un silence de mort fait de mille bruits sourds.
© Charles-Marie LECONTE DE LISLE
Extrait du recueil Derniers Poèmes
Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894)
Leconte de Lisle est le nom de famille du poète qu'il adopte comme nom de plume, sans mentionner ses prénoms. Il est considéré comme le chef de fil du mouvement parnassien. Il passe son enfance à l'île de la Réunion et en Bretagne puis en 1845 il se fixe à Paris. Son œuvre est dominée par trois recueils de poésie, qui sont Poèmes antiques (1852), Poèmes barbares (1862) et Poèmes tragiques (1884).
Autre texte :
Dans le ciel clair
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Il pleut

Averse averse averse averse averse averse
Pluie ô pluie ô pluie ô ! ô pluie ô pluie ô pluie !
gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau
parapluie, ô parapluie ô paraverse ô !
paragouttes d’eau paragouttes d’eau de pluie
capuchons pèlerines et imperméables
que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille !
mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau
mouille l’eau et que c’est agréable agréable agréable
d’avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
tout humides d’averse et de pluie et de gouttes
d’eau de pluie et d’averse et sans un paragoutte
pour protéger les pieds et les cheveux mouillés
qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser
à cause de l’averse à cause de la pluie
à cause de l’averse et des gouttes de pluie
des gouttes d’eau de pluie et des gouttes d’averse
cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie
© Raymond QUENEAU
Raymond Queneau (1903-1976)
Romancier, poète et dramaturge, Raymond Queneau est cofondateur du groupe littéraire Oulipo. En 1924, il rejoint le groupe des surréalistes et commence véritablement à écrire en 1930. En 1933, il publie son premier livre, "Chiendent", transposition en sa savante langue "néo-française" à la fois classique et ludique du "Discours de la méthode", immédiatement récompensé du premier Prix des Deux-Magots. Il entre en 1938 au comité de lecture des éditions Gallimard, chargé en particulier du domaine anglo-saxon, avant d'être nommé directeur du comité de lecture de la Nouvelle Revue Française (Nrf) en 1941. "Exercices de style", court récit racontant 99 fois la même histoire, de 99 façons différentes, publié en 1947, est son premier grand succès public. À la Libération, il fréquente Saint-Germain-des-Prés. Son poème Si tu t’imagines, mis en musique par Joseph Kosma, est un des succès de la chanteuse Juliette Gréco. D’autres textes sont interprétés par les Frères Jacques. En 1959 paraît Zazie dans le métro qui s'ouvre par l’expression « Doukipudonktan ! » Le succès de ce roman surprit Queneau lui-même et fit de lui un auteur populaire.
Du même auteur :
Pour un art poétique
La lune
Navigateur solitaire
La main à la plume
Bon dieu de bon dieu que j'ai envie
→ Sa biographie sur Wikipédia
J'étais un petit ru...

J'étais un petit ru, né au hasard
Des ondulations de la terre
Et du ciel ombrageux.
Ils m'ont déposé là, certains de bien faire,
Sous les bruyères et les feuilles mortes.
Je me faufilais entre ronces, branchages,
Et pentes douces vers le village.
Je pensais grandir en toute liberté.
J'ai accepté les lavoirs au bonheur des dames,
Les abreuvoirs, les gués étroits.
J'étais heureux, mes berges joyeuses
Avec l'espoir d'une vie sans fin.
J'ai sauté de pierre en pierre,
Bousculé quelques herbes folles,
Nourri les prairies et champs voisins.
J'ai chanté avec les oiseaux
Aboyé avec les chevreuils,
Abreuvé le bétail, et les oies de passage.
Je rejoignais enfin la rivière
Heureux du travail accompli,
Les hommes n'ont rien compris
Ils ont démoli tous mes lavoirs,
Mes abreuvoirs, mes gués étroits,
Capté ma source, supprimé ma liberté
Je ne suis plus qu'un filet d'eau trouble.
J'étais un petit ru heureux.
© Renée BORON
Renée Boron (1939-aujourd'hui)
Renée Virlogeux Boron s'adonne à la poésie pour son plaisir et écrit aussi des nouvelles. Elle travaille la terre aux Ateliers d'Art de Château-Thierry.
Elle aime également peindre et a pris quelques cours de calligraphie. Elle a ouvert une petite bibliothèque dans sa commune qui compte 83 habitants. C'est avant tout le plaisir de se rencontrer, d'échanger et... de jouer aux cartes.
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La petite rivière

La petite rivière, bleue
Si peu que le ciel ait d'azur,
D'ici fait encore une lieue,
Puis verse au fleuve son flot pur.
Plus grande, elle serait moins douce,
Elle n'aurait pas la lenteur
Qui dans les herbes mène et pousse
Son cours délicat et chanteur.
Elle n'aurait pas de prairies
Plus vertes si près de la main,
Non plus que ces berges fleuries
Où marque à peine le chemin.
Ni le silence si paisible,
Ni parmi les plantes des eaux
L'étroit chenal presque invisible
Entre les joncs et les roseaux.
Et le moulin qui sort des branches
N'aurait pas à bruire ailleurs
Plus d'eau dans ses palettes blanches,
Ni plus de mousses et de fleurs.
La petite rivière est gaie
Ou mélancolique, suivant
Qu'un oiseau chante dans la haie
Ou qu'il pleut et qu'il fait du vent.
Selon l'heure, joyeuse ou triste,
Couleur du soir ou du matin,
Comme une charmeuse elle insiste,
Lorsque l'œil la perd au lointain,
Derrière le saule incolore
Ou le vert des grands peupliers,
A montrer une fois encore
Ses caprices inoubliés.
© Albert MÉRAT
Extrait du recueil Le Parnasse contemporain, III (1876)
Albert Mérat (1840-1909)
Poéte français, Albert Mérat a fait partie des poètes parnassiens, tout comme Théophile Gautier, José-Maria de Heredia, Théodore de Banville, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, François Coppée, Verlaine, Rimbaud. Il était loué par les poètes de son époque. Rimbaud le considérait comme visionnaire et en faisait, presque, l'égal de Verlaine, qui lui dédia son poème Jadis.
Autres textes :
Le ciel
Le lavoir
Le bonheur
Les parfums
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