La fête des mères
      Maman, je t'aime   
  
              
                                De   la corne à la brume un navire dans l'écume.
Un   nuage sur le vent l'avion défiant le temps
                                                Nous   avons voyagé sans même le décider.
                                                Chercher un avenir pour avoir un mieux vivre.
                                                Et   puis un jour partir avant que de mourir.
                                                Des médailles et des primes à quoi tout ça rime.
                                                On   n’a pas oublié les traces d'un passé
                                                Qu'on nous a imposé devenir l'étranger l'être déraciné.
Tu   as veillé nos nuits trembler pour nos sorties.
                                                Tu as connu la guerre frôlant même la misère.
                                                À   douze ans travailler juste pour avoir le pain
                                                Et assouvir la faim.
                                                J'ai   brûlé quelques nuits
                                                Pour essayer l'oubli.
                                                De   différentes passions aux multiples horizons
                                                Le panel des couleurs a la même chaleur
                                                Lorsque s'ouvrent les cœurs.
                                                Les   liras-tu mes lignes tout là-haut dans le ciel
                                                Maman je t'aime.
© Tony RICHARD
Tony Richard (1950-aujourd'hui)
Né à Coblence d'un père militaire et d'une mère bretonne, Tony Richard a d'abord exercé le métier de pâtissier pendant une vingtaine d'années puis a été enseignant pendant 30 ans. Une carrière bien remplie pour ce voyageur qui a sillonné la France, de Paris à Cagnes-sur-Mer en passant par Boulogne, Limoges et bien d'autres contrées. Il a également voyagé en Chine et au Japon. Ecrivain sur le tard et passionné de poésie, il a publié plusieurs recueils, à découvrir sur son blog.
Du même auteur :
Le soleil et la mer partir 
Le passé est présent 
Magique musique 
Noël d'antan
Liberté je t'ai aimée 
L'amitié
Son blog : → https://pourvouslesfemmes.com/
                                  A ma mère, image gravée près du coeur 
                                      
                                  
De la pensée et de l'entêté silence.
Bonne fête à toutes les mamans du monde...
              © Khal TORABULLY
Photo : Khal Torabully, enfant
Khal  Torabully 
              Ecrivain et cinéaste mauricien, Khal Torabully est installé à Paris depuis 1976. Son œuvre est imprégnée de sa terre natale où la mer, les frontières et les imaginaires sont en relation, induisant une langue riche de multiples étagements de sons et de sens. S'inspirant des migrations des travailleurs ou laboureurs venant des Indes, Khal Torabully est le tout premier écrivain à créer une œuvre et une esthétique autour de ce concept de coolitude (dérivé moderne du mot coolie).
              
    Maman choyait ses roses 
  
Car maman choyait ses roses…
    Pour ma mère 
    
  
Il y a plus de fleurs
Pour ma mère, en mon cœur,
Que dans tous les vergers ;
Plus de merles rieurs
Pour ma mère, en mon cœur,
Que dans le monde entier ;
Et bien plus de baisers
Pour ma mère, en mon cœur,
Qu'on en pourrait donner.
  Devant deux portraits de ma mère 
    
  
Ma mère, que je l'aime en ce portrait ancien,
                Peint aux jours glorieux qu'elle était jeune fille,
                Le front couleur de lys et le regard qui brille
                Comme un éblouissant miroir vénitien !
                Ma mère que voici n'est plus du tout la même ;
                Les rides ont creusé le beau marbre frontal ;
                Elle a perdu l'éclat du temps sentimental
                Où son hymen chanta comme un rose poème.
                Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi,
                Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
                Soleil d'or, brouillard dense au couchant des années.
                Mais, mystère du coeur qui ne peut s'éclairer !
                Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées !
              Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer !
                    Photo : la mère de Emile Nelligan 
    Les mains  de ma mère 
    
  
Je prenais la main de ma mère
                Pour la serrer dans les deux miennes
                Comme l’on prend une lumière
                Pour s’éclairer quand les nuits viennent.
              
Ses ongles étaient tant usés,
                Sa peau quelquefois sombre et rêche.
                Pourtant, je la tenais serrée
                Comme on le fait sur une prêche.
              
Ma mère était toujours surprise
                De me voir prendre ainsi sa main.
                Elle me regardait, pensive
                Me demandant si j’avais faim.
              
Et, n’osant lui dire à quel point
                Je l’aimais, je la laissais
                Retirer doucement sa main
                Pour me verser un bol de lait.
  Tu m'as donné le jour 
    
  
Tu m'as donné le jour,
                Tu m'as offert la vie,
                Et bercée par ton amour
                Se sont enfuies
                Mes peurs d'enfant,
                Envolées mes tristesses,
                Sur ton coeur de Maman
                Débordant de tendresse !
                
                Suspendue à ton sourire,
                J'ai essayé de grandir
                Tout doucement,
                De retenir les ans,
                Et le temps qui m'a poussée
                Vers l'indépendance désirée,
                N'a jamais brisé le lien
                Qui lie mon coeur au tien !
                
                Tu as protégé mon enfance,
                Ensoleillé mon adolescence,
                Tu illumines chaque jour mon existence !