Ronde d'automne
L'automne, miroir des saisons de l'âme

Qu’ils sont tristes les chants d’automne
Dans le bruissement des fougères,
Des feuillages roux qui frissonnent
Sous la grisaille des clairières !...
Les feuilles sur le sol mouillé
Ont des sourires d’agonie…
Doucement, s’efface l’été
Dans un dernier soupir d’oubli…
Il part dans un rire de vent,
S’estompe frêle et éphémère,
Emportant les secrets du temps,
Le bleu du ciel et sa lumière…
Sous les bruyères asséchées
Se glissent d’infimes silences
Aux incertains reflets striés
De cicatrices en souffrance…
Car l’automne est miroir vivant
De l’âme au long de ses saisons,
Parfois, elle s’éloigne un temps
Pour vivre d’autres floraisons…
© Marie MINOZA
© Illustration Marie MINOZA
Marie Minoza
Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
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Quand vient l'automne

En ces lieux ancestraux où la nature plonge,
Dans un ravissement, les êtres et les choses,
Quand l'automne, à demi-mot, lentement s'impose,
Qu'elle nous alanguit, que sa rouille nous ronge,
Quand dessus le clocher surgissent les orages
Et qu'il n'y a de rage ailleurs que dans la prose,
Ici le franc-parler avec l'amour des roses
Sont l'or des traditions venues du fond des âges,
Quand passent les anciens, toujours imperturbables,
Revenant du jardin à l'heure de la table
Ou qu'ils rient en causant, le sac rempli d'oronges,
De cèpes comme au temps où ils portaient cartable
Alors je vais heureux, je n'ai pas d'autre songe
Que d'être, parmi eux, tout aussi vénérable.
© Etienne BUSQUETS
© Photographie de Etienne BUSQUETS : village de Lafenasse en automne
Etienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
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Plaisirs d'automne

Cette fin d’été a comme un goût d’automne,
Pommes et raisins animent les étals,
Poires, prunes et figues à nous se donnent,
Joies peaux nues et suaves, Ô, le régal !
Nos yeux s’émerveillent de leurs belles mines,
Colorées par la lumières de l’été,
Et leur rondeurs tentatrices et mutines
Ont le charme des plaisirs immérités.
Et pareils aux infidèles repentis
Que reviennent charmer d’anciennes maitresses,
Nous avons des bonheurs d’amants reconquis,
N’ayant plus pour les abricots de tendresse.
E nous nous y adonnons totalement,
Las des cerises, des fraises et pêches,
N’aimant que la grappe cueillie aux sarments,
La grâce juteuse des prunes que lèchent,
Gourmands, nos désirs affamés de leur chair
Voilà désormais nos amours automnales
Plaisirs trop longtemps retardés, mais si chers
À nos sens saisis de fièvres hormonales.
© Pierre TAILLADE
Pierre Taillade (1956-aujourd'hui)
Né en 1956 à Paris, Pierre Taillade y effectue toutes ses études, en dehors de deux années passées en internat dans l’Essonne, jusqu’à ses deux années de philosophie à la Sorbonne. Il les interrompt pour effectuer son service militaire. À son retour, il travaille un an à la compagnie des Wagons-lits puis il reprend des études de comptabilité pour devenir comptable dans une agence de voyage puis au siège d’une fondation reconnue d’utilité publique oeuvrant pour la protection de l’enfance. Son dernier livre publié en autoédition s’intitule « 14 sonnets pour l’Ukraine et la paix ». Il a reçu cette année le premier prix Bernard Chase au concours « L’an 23 des siècles » de l’association du Verbe Poaimer.
Du même auteur :
Le poète
Poète, dis les roses que tu aimas !
Moi, la jacobée commune
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Approche de l'équinoxe

Lors de la rentrée,
S'immisce dans une ronde riante
L'approche de l'équinoxe.
Septembre s'amuse à faire croire
Que l'été est encore là,
Mais les parfums ne mentent
Dans les sourires discrets des figues.
Les écoliers le sentent,
Sachant que les feuilles mortes
Bruissent déjà sur les graviers.
Quelles couleurs aura l'aurore ?
Quelles lueurs aurons-nous le soir ?
Les devoirs sont de retour,
Et dans sa promesse,
L'automne joue à estomper le cœur.
Mais les fruits gourmands attendent
De savoir si les oiseaux savent patienter.
Comme la cueillette est telle,
La main l'emporte à son rêve,
Et friande,
S'en va au creux d'illusoires moments.
© Hayat AIT-BOUJOUNOUI
© Photo : Hayat AIT-BOUJOUNOUI
Hayat Ait-Boujounoui (1972-aujourd'hui)
Originaire de Besançon, Hayat Ait-Boujounoui est formatrice et responsable de formation dans un centre de formation pour jeunes et adultes (CFA) après avoir enseigné le français et l'Histoire-géographie dans des CFA de différentes régions, dont la Bretagne qu'elle affectionne particulièrement. Elle a écrit deux recueils de poésie : Dans la chair (2011) et Palpitations (2018) publiés chez L'Harmattan. Elle a également publié en 2023 des micro-récits, Ainsi est-ce parfois aux éditions Les impliqués.
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Cette pluie d'automne
(panorama de saison)

Cette pluie d'automne s'abat sur les vieux toits,
Où la mousse ici et là apparaît comme une carte démographique
Et déroule des diaporamas d'histoires gravées,
pas encore effacées.
Les oiseaux commencent à changer de maison comme
des locataires saisonniers.
Les cieux humides annoncent la prochaine vague de froid.
Les arcs-en-ciel avec le soleil ont été oubliés
dans le jeu de cache-cache,
Parfois, il salue de derrière un nuage,
Et part avec l'ombre de l'absence au crépuscule.
Le vent siffle derrière la porte dans la nuit du corbeau,
Et les chats miaulent dehors.
L'automne, ce peintre de couleurs orangées,
Nous jette sur les épaules,
Le châle chaud de la mélancolie.
© Mirela LEKA-XHAVA
Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis son enfance, elle publie de temps en temps dans divers magazines et journaux. Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l’Université « Aleksander Xhuvani » à Elbasan. Jusqu’en 2002, avant d’émigrer en France, elle a travaillé comme bibliothécaire à la Bibliothèque universitaire de la ville d'Elbasan. Ses poèmes ont été publiés dans des revues et journaux prestigieux en France, Albanie, Kosovo, Angleterre, Canada, Etats-Unis, Belgique, Bangladesh, Inde, Tunisie, Roumanie, Bulgarie, Italie, République Dominicaine, Pays Bas, Chine etc. Elle est active dans les salons littéraires en France, et a obtenu le Diplôme d’Honneur au 24ème Printemps des Poètes - Sartrouville France.
Elle est publiée périodiquement dans la revue littéraire « Florilège » de l'association Poètes Sans Frontières - Dijon et dans plusieurs anthologies. Elle a été finaliste du Festival de Poésie Méditerranéenne, Rome – 2022, et participe constamment à des concours littéraires. Depuis 2024, elle est membre de la Société des Poètes Français, Paris.
Elle vit actuellement avec sa famille à Bordeaux, en France.
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Victime du temps...

Les lendemains perdus dans une illusion
En Graal impossible autant qu’insaisissable
Vibrent dans un présent -sombre réclusion-
Seuls face à l’avenir qui reste infranchissable...
Les aujourd’hui qui vont dans un rêve d’hier
Ne sont plus éternels "Toujours" n’était qu’un leurre
Qui chantait abusé d’un gentil matin clair
Naguère est "Jean qui rit" le futur "Jean qui pleure"…
Les lendemains brisés par un présent cruel
Regrettent le printemps ce qu’annonce l’automne
Le ciel decrescendo poursuit son rituel
Les rides du miroir vainement s’en étonnent...
Les aujourd’hui vaincus par un temps tourmenté
Ne peuvent se soustraire à l’hiver qui se presse
L’arrière-saison fabule elle aime plaisanter
Mais à l’œuvre Chronos sait manquer de tendresse…
© Didier COLPIN
Didier Colpin (1954-aujourd'hui)
Didier Colpin est né en 1954 à Laval, petite ville de l’Ouest de la France. Il a découvert l’écriture et la poésie « sur le tard », en 2010. Depuis elle est devenue sa compagne de tous les jours…
La poésie est pour lui le contraire de Twitter et de sa rapidité. Elle est un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur. Le tout vu, ressenti à travers le prisme qu’est son regard où deux plus deux ne font pas toujours quatre…
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Fin de saison

La plage des sables d'or est déserte,
Seule une terrasse est encore ouverte.
Il flotte déjà un parfum d'automne
Dans cette station balnéaire bretonne.
Quelques voiles disparaissent à l'horizon,
Avec la mélancolie des choses qui s'en vont.
Dans les rues, des couples de retraités
Retrouvent leurs habitudes dans la sérénité.
Une à une, les échoppes estivales
Baissent leurs rideaux de métal.
Le petit port sombre dans la léthargie
Jusqu'à ce que l'été lui redonne vie.
Seul l'océan au rythme de ses marées
Apportera mouvement dans ce décor figé
Et le roulement des vagues sur le rivage
Bercera dans son sommeil le village.
© Philippe PAUTHONIER
Philippe Pauthonier
Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.
Philippe Pauthonier est le Délégué Régional de la Société des Poètes et Arts de France (SPAF) pour la région de Normandie.
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La ronde de l'automne

Toi qui oscilles encore entre le chaud et le froid,
Précurseur de longs mois figés par les frimas,
Qui verses tes eaux célestes portées par le vent
Toi le ravissant, c’est vrai, tu ravis nos sens.
De myriades de couleurs grouillent nos forêts :
Jaune, pourpre, vermeil, écarlate, feux follets.
Tu combles nos yeux de nuances que seule Nature
Peut à nos regards offrir une telle parure.
De la fumée des vieux bois morts et mouillés,
Que l’on brûle ci et là au détour d’un verger,
Emane une odeur rebelle et douce à la fois,
Qui sonne le glas de ces branches tombées en bas.
Sous nos pas craquouillent les mille-feuilles accumulés,
Agglutinés à force sous l’effet de l’humidité.
C’est un bruit étouffé, quand on prête l’oreille
Et que l’on écoute, de l’automne, ses merveilles.
La mousse est tendre au pied des grands centenaires
Qui inlassablement vibrent encore à travers leurs artères.
D’une de leurs feuilles, une larme rafraîchit notre front
Et dans un élan d’empathie nous caressons leur tronc.
Oui, l’automne est bien là, croquons-le à pleines dents !
Apprécions ses saveurs de noix, de pampre, d’origan,
Ces parfums éphémères qui ne resteront pas,
Entrons dans la ronde les cueillir comme il se doit.
Car l’hiver n’attend pas…
© Michel KEUKENS
Michel Keukens (1948-aujourd'hui)
Né en Belgique, Michel Keukens a 75 ans et travaille toujours à titre de traducteur de brevets européens depuis plus de 30 ans, après avoir effectué une carrière partielle d'enseignant en langues germaniques (néerlandais, anglais, allemand) dans le secondaire.
Il s'est toujours senti bien dans le monde de l'écriture, un parfait dérivatif qui le change radicalement de son activité éminemment technique ! En fait, il aime bien "raconter des histoires".
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Ballade de la rentrée scolaire
Les jours ont mis leur manteau de froidure
Pour accueillir les élèves nouveaux
Et, malgré tout, un peu d’été perdure
Lorsque septembre appelle les travaux.
L’école s’ouvre avec plusieurs niveaux
Et les enfants font comme des ballets
En déployant leurs habits bariolés.
L’angoisse court et le cœur s’accélère.
Les chenapans sont un peu désolés
Au temps tout gris de la rentrée scolaire.
La pluie est là, par-dessus la verdure
Et déjà vient la fête des caveaux.
Le changement qu’un bel azur endure
Sonne le glas des plaisirs estivaux.
Les revoilà tous ces jeunes cerveaux,
Formant toujours d’éternels défilés.
Les cieux déploient de grands airs désolés
Tandis que file un vent tout de galère
Car les voilà les cahiers étalés,
Au temps tout gris de la rentrée scolaire.
On la connaît, cette époque un peu dure,
De Charlemagne et des temps médiévaux
Quand l’enseignant refait sa procédure
Par un parcours aux nombreux écheveaux..
Quelques enfants seront même rivaux
Dans des devoirs fortement contrôlés.
Sûr que certains cacheront leur colère
Mais, pour l’instant, tous sont bien installés
Au temps tout gris de la rentrée scolaire.
© Michel MIAILLE
Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
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Danse automnale

Les couleurs s’enflamment.
Légères et folles, les feuilles tourbillonnent.
Elles se pourchassent et dansent sur un tapis doré.
Certaines tracent des arabesques avant d’atteindre le sol.
Les écureuils s’affairent, tournoient autour des arbres,
s’invitant à la valse effrénée des feuilles.
Les champignons percent la mousse.
Le premier marron tombe.
Une poussière de lumière imprègne cette ronde d’automne.
© Annick PIPAUD
Annick Pipaud
Professeur de mathématiques à la retraite mais artiste dans l'âme (peinture, photo, poésie...), Annick Pipaud écrit depuis son plus jeune âge. Elle a participé à plusieurs festivals de poésie.
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Les mots

Les mots s’envolent au vent, vers de rares nuées bleues.
Angoisse au chœur, perle entre deux mondes.
Il est des déserts où l’homme se sent fleur d’automne.
L’orage gronde.
Les ténèbres se lèvent,
« Les cygnes sont les âmes des enfants disparus », chante la rivière.
Les feuilles des arbres tombent une à une,
les grappes de raisin mûrissent.
Demain débuteront les vendanges.
Les vignes y chanteront les aubes étincelantes comme des fardeaux parmi les cris enivrés.
Laisses-y les paroles blanchoyer sur de sobres nuages accrochés aux buis et aux ceps.
Pour toi, les mots que j’écris sur l’écorce des merisiers s’estompent.
© Roland MUHLMEYER
Roland Muhlmeyer
Roland Muhlmeyer est guitariste classique de formation. Il apprend le chant lyrique, deux matières qu'aujourd'hui encore il enseigne. Il se spécialise par ailleurs dans le chant grégorien, qu'il a également enseigné. Il a écrit des poèmes dans sa jeunesse qui ont paru dans quelques publications. Après un long repos poétique, il s'est remis à écrire. Il a le souci du rythme, des couleurs, des mots dans ses textes qu'il traite comme une partition de musique contemporaine.
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Valse d'automne

Automne que dites-vous de la rousseur des feuilles
Qui craquent à nouveau sous le pied des marcheurs ?
Des jaunes mordorés et des rouges carmin,
Qu'un peintre invisible, a posé doucement à la cime des arbres.
Que dites-vous des brumes matinales ?
Qui de leur voile opaque transforment le fleuve gris
Et les arches du pont en un vaisseau fantôme.
Le ciel semble économe de ses derniers rayons,
Dont la lumière plus pâle s'invite aux jardins,
Caressant les statues et les fontaines de pierres.
Automne que dites-vous au vent mélancolique
Qui se grise d'espoirs, attendant le printemps.
Voici venir la pluie et son cortège amer.
Le ciel s'alourdit et entraîne nos cœurs
Dans une valse lente, mélodieuse et triste,
Au rythme des violons évoqués par Verlaine.
De ma fenêtre, j'observe les enfants qui passent allégrement,
Et ramassent en chemin, les trésors de saison : des bogues de châtaignes
Et des glands échappés du chêne centenaire.
Au loin la cloche retentit, c'est l'heure de la rentrée,
Celle des pleurs et des rires, c'est l'heure de renoncer aux plaisirs de l'été.
© Marie-José PASCAL
Marie-José Pascal (1952-aujourd'hui)
Marie-José Pascal écrit depuis l'enfance. Membre de l'association Le Capital des Mots, sociétaire de L'Académie internationale L'école de La Loire, elle a été publiée dans de nombreuses revues et anthologies : Humanisme Harmonie, Florilège, l'Etrave, Traversées, revue numérique des citoyens des lettres, anthologie Flammes vives, de l'Humain pour les Migrants. Elle a reçu le Prix Charles Péguy 2020. En 2021 : le prix Hubert Fillay 2021 pour le recueil « A deux voix » co-écrit avec Alain Morinais, le prix Jules Supervielle 2021 pour le recueil « Lanterne de papier », le prix Qualité des Arts. En 2023, le Prix Paul Verlaine et 2024, le Prix Jacques Prévert.
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Le lac

Il est des matins clairs où tout n’est que lumière.
La surface de l’eau semble comme immobile,
A peine troublée par de frêles éphémères
Qui agitent sans cesse leurs ailes fébriles.
Le doux chant d’un oiseau se propage dans l’air
Tandis que l’eau du lac commence à s’agiter.
Le monde des eaux sombres est source de mystères,
Des êtres silencieux aiment y habiter.
Un cygne débonnaire semble errer, nonchalant.
Au lointain, les ailes de canards frôlent l’onde…
Sans la toucher… alors que se lève le vent.
C’est le chant de la vie, le chant d’un ancien monde.
Le bateau d’un pêcheur passe près de la rive.
En ce début d’automne, le temps est suspendu.
Dans l’espace alentour, pas âme qui vive.
Le lac de mon enfance, un paradis perdu.
© Pierre PAYSAC
Pierre Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil, Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
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Nos sentiers oiseaux

Les terres écorchées crissent en vain
Dans le jour moulu par la sécheresse.
Il fait encore beau, seule richesse
Quand l’heure ocre vient nous prendre la main.
Le jour me traverse avec ses corsets
De soupirs, sarclant mes bras de broussaille.
Aux marées qui bâtissent leur muraille,
Mon château de sable offre ses secrets.
Au creux des champs amaigris, le fatras
D’un lit de ronces emmure mon rêve.
Et, sur le chemin qui mène à la grève,
Je pose mon chant et mes falbalas.
Les migrateurs rangent leur bivouac.
Se regroupent déjà mes hirondelles
Bon vol, mes élégantes demoiselles.
J’espère vous voir partir du tarmac.
Sur les ecchymoses de mes écrits,
Un horizon étend son encre fauve.
Quelques poèmes s’échouent dans le mauve
Où se cachent des verbes déconstruits.
Les braises froides au grenier de sel
Sont intactes pour les feux de l’aurore.
Tel le goût de nos baisers dans l’amphore
Du souvenir où infuse le ciel.
Un nuage saute de l’escabeau
Dans son bénitier, des égratignures
Et ce vent avançant ses longs murmures,
De fleurs, en fleurs, sur nos sentiers oiseaux.
© SEDNA
Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
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Son site : → http://www.cassiopee17.fr/
Regards d'automne

Un rayon de soleil qui transperce la canopée
Semant ses pétales de lumière sur le chemin.
Une brume discrète inonde les labours gelés
Déposant son voile cotonneux sur le matin.
Une ivresse mélancolique embaume la forêt
Où la faune prépare lentement son sommeil.
Inéluctable saison qui apporte ses bienfaits
Délaissant la chaleur de l’été encore en veille.
Les feuilles virevoltent dans un ballet radieux
Comme des demoiselles qui dansent une ronde.
Les arbres se dénudent de leur parure peu à peu
Offrant leurs corps au caprice du ciel qui gronde.
L’automne impose sa loi pour dépouiller la flore
Subtile période où transite la nature indulgente.
Couleurs merveilleuses qui bouleversent le décor
Sur le reflet du lac, elles dansent et enchantent.
Bonheur absolu qui sourit à notre regard pieux
Devant cette métamorphose qui nous interpelle.
L’hiver n’est pas bien loin avec son blanc frileux
Pour couvrir de son manteau cette nature si belle.
Une saison qui efface une autre saison avec refrain
Parenthèse de notre existence qui anime notre vie.
L’automne laisse toujours son amertume chagrin
Pour renaître au printemps avec un message ami.
© Jean-Marc LAINELLE
Jean-Marc Lainelle (1951-aujourd'hui)
Né en 1951 à Haveluy, une petite commune du Nord de la France. Jean-Marc Lainelle se découvre une passion pour la poésie grâce à son travail au cœur de la forêt de Saint-Amand-les-Eaux.
Quelques petites notes en 1995 sur un calepin de bûcheron vont très vite prendre de l'ampleur et le faire devenir poète par la force des choses.
Cette richesse poétique, qu’il partage autour de lui sans modération, lui vaut la reconnaissance dans de nombreux concours nationaux et internationaux de poésie. Il vient de publier son premier recueil : Poésie ma fidèle amie. En 2025, il remporte le Prix du Public au Concours
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L'automne

L’automne arrive enfin
Et je vois sa lumière
Pépite du matin
Je suis sa passagère.
La foret son amie
M’invite dans ses couloirs
L’automne en est ravi
Je saisis son perchoir.
Les couleurs de l’automne
M’éclaboussent les yeux
Ma rétine est en somme
Une promesse, un aveu
Car je n’ai jamais vu
Parcourant mille lieux
Des arbres qui avaient vu
Mes ancêtres, mes aïeux.
Si les branches se touchent
Et forment comme une ronde
Moi j’ai l’automne en bouche
D’où les feuilles se fondent.
© Myriam CLOWEZ
Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)
Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
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Séparation d'automne

© Mokhtar EL AMRAOUI
Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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Les champs frissonnent...

Les champs frissonnent et cloches sonnent
Dans l’aurore qui hérissonne
Jusqu’aux bois encore endormis,
Où s’accrochent les teints amis
D’un automne qui polissonne.
Jà, le jour qui, au loin, pinsonne,
Amène des brises tocsonnes ;
Sous des ciels vivants à demi,
Les champs frissonnent.
Les brumes se font mollassonnes,
Se cachent, aux breuils qui chansonnent,
Fuyant le jour qui s’affermit.
Les corbeaux crient à l’infamie.
Et, bien qu’il n’y ait, là, personne,
Les champs frissonnent.
© Christian SATGÉ
Photo : Marc-Yvan CUSTEAU
Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et plus d'une soixantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier recueil : Recadré paru chez 5 Sens Editions.
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Dans l'automne sublime...

Dans l'automne sublime
En ces feuilles d'ocre et d'or
Les rues, dans les brumes, s'abîment.
Le murmure de l'aurore
Chuchote quelques gouttes de rosée.
Aux heures lentement égrainées
Flânent quelques passants.
Dans les maisons où le feu prodigue
Un réconfort chaleureux,
Les enfants jouent insouciants,
Dans le confort de parents aimants.
Dans les haillons d'une vie volée,
Elle errait seule dans les rues.
Dans les lambeaux de cette journée
La feuille, sur le sol, chute.
© Caroline BAUCHER
Caroline Baucher (1983-aujourd'hui)
Caroline Baucher est née en Roumanie et a été adoptée à l'âge de trois ans, sous le régime Ceaucescu. Elle se passionne pour l'écriture au décès de son grand père ; c'est pour elle un exutoire, mais également un jeu : elle a publié quatre recueils. Elle se passionne également pour la photo, notamment les réflexions. Elle vit actuellement à Nice. Découvrir son dernier recueil : Te souviendras-tu ?
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Dans le parc...

Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos coeurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.
© Albert SAMAIN
Extrait du recueil Le Chariot d'or
Albert Samain (1858-1900)
Poète symboliste français, Albert Samain a dû arrêter ses études à la mort de son père, à l'âge de 14 ans. Rejoignant Paris vers 1880, il commence à fréquenter les cercles littéraires et récite ses poèmes au « Chat noir ». En 1893, la publication de son recueil « Au jardin de l'infante » lui vaut un succès immédiat. Fin 1899, sa santé se détériore : il est atteint de phtisie. Il se retire chez un ami dans la Vallée de Chevreuse et meurt à l'été 1900. Une des originalités d'Albert Samain est l'utilisation du sonnet à quinze vers. Après sa mort, ses poésies sont réimprimées un nombre considérable de fois, et de nombreux musiciens ont composé des mélodies sur ses textes.
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Grenade

L’été, à pas compté se retire lentement
Sur la pointe des pieds des nuages s’amoncellent
La terre se désaltère d’un été suffocant
Les couleurs de l’automne s’entremêlent
Confondant à loisir le jaune, le vermillon
Le rouge, le vert, la rouille et le citron.
Les lueurs ambrées du clair crépuscule filtrent
Dans les jardins sublimes qui bordent l’Alhambra
Lorca laissait sa verve vagabonder dans la Vega.
La citadelle rêve aux temps de sa splendeur
Dévoile ses vestiges au pas des voyageurs
Le cliquetis des armes des rois très catholiques
A laissé le champ libre aux pensées agnostiques.
La neige ne coiffe pas la sierra Nevada
Les tombeaux des grands rois sont souillés par le sang.
Federico est mort
La ville est assassine.
© Claude DUSSERT
Federico Garcia Lorca (1898-1936), poète et dramaturge espagnol assassiné le 17 août 1936 par les phalangistes et franquistes.
Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité 9 recueils de poèmes sur plus de 22 écrits, une pièce de théâtre et deux recueils de pamphlets non édités.
Son dernier recueil Par des Chemins de Traverse est libre de lecture ou de téléchargement sur le site 'MonBestSeller.com'. Il a reçu de nombreux prix dont 2024 : Médaillé aux Jeux Floraux de Toulouse pour le 700ème anniversaire - Prix Jean Michel Renautour AIEL - 2ème Prix Jeux Floraux du Béarn et en 2025 : 2ème Prix aux Jeux Floraux de Sartrouville - 3ème Prix au Concours International de la SPAF Occitanie - Grand Prix International du Conseil Départemental du Loir et Cher décerné par AIEL (Académie de l'École de la Loire). Sans oublier en 2023 le Prix Spécial du Jury au concours Poetika.
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Au temps de la Toussaint

Au temps de la Toussaint, lorsque les cimetières
S’ornent de cyclamens, de buis ou de bruyères,
Et qu’ainsi embellis d’éphémères bouquets,
Ils donnent à la mort comme un air de gaieté ;
Lorsqu’auprès des caveaux, des tombes familiales
Joliment imprégnés de clartés automnales,
L’on revient, chaque année, prier, se recueillir…
Je sens de grands remords m’étreindre et m’envahir.
Quelque part tu attends, en un lieu insolite,
Esseulée, loin des tiens, sans jamais de visite.
Et pour le Souvenir, toi qui aimais les fleurs,
Vois-tu je n’ai rien d’autre à t’offrir que mes pleurs.
© Isabelle CALLIS-SABOT
Isabelle Callis-Sabot (1958-aujourd'hui)
Originaire de Montpellier, Isabelle Callis-Sabot se consacre à l'écriture après des études d’ergothérapie. D’abord poète, elle commence par publier quelques recueils, avant de se tourner vers le roman. Le Bugey, où elle est venue s’installer, devient la source de son inspiration, par la richesse de son histoire et la beauté de ses paysages. En 2009, elle quitte son pays d’adoption et choisit de vivre dans le Sud de la France. Un retour aux origines, un choix déterminé, un endroit où elle puisera le thème de ses futurs ouvrages.
Autres textes :
Matin d'hiver
Nostalgie
→ Son blog
Chanson d'arrière-saison

Soûl de soleil jaune
Embaumé aux pommes de l'automne.
Poussant un bout de temps encore
Cette vie sans tête ni corps
Pour rien pour voir
Pour boire jusqu'à la lie
L'arrière-saison ma jolie.
© Georges-Emmanuel CLANCIER
Georges-Emmanuel Clancier (1914-2018)
Ecrivain et poète français, Georges-Emmanuel Clancier commence à écrire poésie et prose à partir de 1933 et collabore à des revues. De 1942 à 1944, il recueille et transmet clandestinement à Alger les textes des écrivains de la Résistance en France occupée. À la Libération, il est chargé des programmes de Radio-Limoges et journaliste au Populaire du Centre. Il fonde avec Robert Margerit et René Rougerie la revue Centres, puis dirige une collection de poèmes manuscrits, Poésie et critique, chez Rougerie. En 1955, il devient secrétaire général des comités de programmation de la RTF, puis de l'ORTF, jusqu'en 1970. Il est lauréat de nombreux prix littéraires dont le Goncourt de la poésie pour Passagers du Temps. En 2016, à 101 ans, il fait paraître aux éditions Albin Michel la suite de ses mémoires, "Le Temps d'apprendre à vivre", sur la période 1937-1947.
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Après la pluie

J’aime la petite pluie
Qui s’essuie
D’un torchon de bleu troué !
J’aime l’amour et la brise,
Quand ça frise…
Et pas quand c’est secoué.
– Comme un parapluie en flèches,
Tu te sèches,
Ô grand soleil! grand ouvert…
À bientôt l’ombrelle verte
Grand’ ouverte !
Du printemps – été d’hiver. –
La passion c’est l’averse
Qui traverse !
Mais la femme n’est qu’un grain :
Grain de beauté, de folie
Ou de pluie…
Grain d’orage – ou de serein. –
Dans un clair rayon de boue,
Fait la roue,
La roue à grand appareil,
Plume et queue – une Cocotte
Qui barbote ;
Vrai déjeuner de soleil !
© Tristan CORBIERE
Tristan Corbière (1845-1875)
Poète méconnu de son vivant, Tristan Corbière est un poète français qui a acquis une notoriété posthume en temps que figure singulière et précurseur du symbolisme. Il est marqué par une santé fragile, notamment la tuberculose, qui influencera profondément son œuvre et sa vision du monde. Il n’a publié de son vivant qu’un seul recueil, « Les Amours jaunes » en 1873, un ensemble disparate de poèmes qui mêlent cynisme, désenchantement, ironie mordante et tendresse cachée. Tout en explorant des thèmes tels que l’amour déçu, la solitude, la maladie et la mort, il témoigne d’une grande sensibilité à la beauté du littoral breton. La vie brève et tourmentée de Tristan Corbière, ainsi que son œuvre poétique dense et complexe, continuent de fasciner pour leur intensité et leur authenticité. Considéré comme un poète maudit, il laisse derrière lui un héritage littéraire qui inspire encore les amateurs de poésie pour son approche singulière de la langue et de la condition humaine.
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