UN Poète, une vie

Dadaïste puis surréaliste, Paul Eluard militera toute sa vie contre la haine et l'horreur de la guerre. 

Eugène Grindel qui prendra le nom de Paul Eluard (patronyme hérité de sa grand-mère maternelle), est né le 14 décembre 1895 à Saint-Denis près de Paris. D'origine modeste, sa famille connaîtra l'aisance quand son père, Clément Grindel, se lance dans le commerce de l'immobilier. La famille déménage à Paris et Paul Eluard entreprend des études supérieures qu'il est obligé d'arrêter en 1912 car sa santé se détériore. Hospitalisé au sanatorium de Clavadel en Suisse, il y rencontre une jeune Russe de son âge en exil, Helena Diakonova qu'il surnomme Gala. La forte personnalité, l'impétuosité, l'esprit de décision, la culture de la jeune fille impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits.

Eloigné du Front en raison d'une bronchite aiguë, il épouse Gala en 1917 et devient père d'une petite fille en 1918. Il commence à travailler aux côtés de son père et poursuivra longtemps cette activité en collaboration. Remarqué par Jean Paulhan, futur directeur de la NRF, Éluard est présenté par son intermédiaire à Benjamin Péret, puis à André Breton, à Louis Aragon et à Philippe Soupault. Il fait la connaissance de Tristan Tzara, René Magritte, mais aussi Man Ray et Joan Miró. Il participe dans un premier temps au mouvement Dada. En 1919, il se lance dans l'aventure surréaliste.

Eluard devient familier des réunions de groupes, dans les cafés ou chez ses amis. Il s'intéresse aux arts plastiques, à la photographie et à la peinture.

En 1926, il publie Capitale de la douleur, largement inspiré par Gala qui le quittera pour Salvador Dali en 1930. L'amour, la poésie paraîtra en 1929. Peu après, il rencontre Maria Benz, une artiste de music-hall d'origine alsacienne surnommée « Nusch » avec qui il se marie en 1934. Elle devient sa muse et lui inspire certains de ses plus beaux poèmes d'amour ("Capitale de la douleur", 1926 ; "L'Amour, la poésie", 1929 ; "La Vie immédiate", 1932).

Entré au Parti communiste en 1926, il en est exclu en 1933, mais n'en milite pas moins pour une poésie sociale et accessible à tous ("Les Yeux fertiles", 1936 ; "Cours naturel", 1938 ; "Donner à voir", 1939), prend position en faveur de l'Espagne républicaine (la Victoire de Guernica, 1938), puis, s'engage dans la Résistance et publie plusieurs ouvrages dans la clandestinité (parmi lesquels Poésie et Vérité 42, 1942, qui comprend le célèbre poème "Liberté" ; "Les Sept Poèmes d'amour et de guerre", 1943 ; "Les Armes de la douleur", 1944).

Le décès de Nusch en 1946 le plonge dans le désespoir, mais en 1948, il rencontre Dominique qui devient sa dernière compagne et pour laquelle il écrit le recueil "le Phénix" consacré à la joie retrouvée.

Eluard succombe à une crise cardiaque. Le gouvernement refuse des obsèques nationales. Aragon, Picasso, Cocteau, entres autres, assistent à ses obsèques.

De nombreuses photographies anciennes et documents à consulter :
Société des Amis de Paul Eluard : https://eluard.org/

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Éluard