UN Poète, une vie

Une fois n'est pas coutume ! Associé à mes années "Peace and Love", Graeme Allwright mérite largement sa place dans cette rubrique. Né en Nouvelle-Zélande le 7 novembre 1926, chanteur et auteur-compositeur-interprète, il a adapté et introduit en français les oeuvres du protest song américain ainsi que de nombreuses chansons de Leonard Cohen. 

Graeme Allwright est d’abord attiré par la comédie, qu’il exerce d'abord au Royaume-Uni. Il s’installe en France à la fin des années quarante. Tantôt professeur d'anglais, tantôt machiniste, il écume les activités en tout genre, et se produit régulièrement dans des petits cabarets parisiens dès le début des années soixante. Il y rencontre Mouloudji, qui l’encourage à écrire et à enregistrer son premier album, Le Trimardeur, en 1965.

il enregistre la traduction d’une chanson de Bob Dylan, « Qui a tué Davy Moore ?» dans l’album Joue, Joue, Joue, signé chez Mercury. Le disque paraît en 1966, et jouit d’une certaine reconnaissance grâce au hit « Il faut que je m'en aille ». Il reprend ensuite les chansons de Leonard Cohen dans l'album Le Jour de clarté (1968) qui lui apporte le succès.

Politiquement engagé pour la non-violence, contre les essais nucléaires, contre la société de consommation, il écrit ou adapte de nombreux textes de protest-song (le Jour de clarté, la Ligne Holworth, Jusqu'à la ceinture, etc.). Ne se sentant pas concerné par le show-bizz qui ne correspond pas à sa philosophie, Il mène une vie en marge des médias et part se ressourcer au Moyen-Orient, en Inde, dans l’Himalaya... Il vit quelques mois à la Réunion, tout en continuant à composer des chansons, qui apparaîtront sous la forme de l’album Questions (1978). Il revient en France plus pacifiste que jamais et s’engage dans de nombreux combats antimilitaristes.

Dans les années 2000, il ajoute le jazz à son répertoire et reprend inlassablement la scène. En 2005, il retourne sur la terre de son enfance en effectuant une tournée en Nouvelle-Zélande, son pays d'origine où il était totalement inconnu (le film Pacific Blues réalisé en 2009 par Chantal Perrin et Arnaud Delplagne retrace ce voyage, et pour une des premières fois, l'artiste s'y livre sur sa vie et son œuvre).

Il milite pour le changement des paroles de La Marseillaise, qu'il juge « belliqueuses » et « racistes », « choqué » qu'on puisse enseigner ces « paroles épouvantables » à de jeunes enfants à l'école. En 2005, il propose de nouvelles paroles pour La Marseillaise en compagnie de Sylvie Dien et en enregistre une version diffusée sur le site de son association La Marseillaise de Graeme Allwright. Il propose au public d'entonner cette chanson au début de chacun de ses concerts, où plusieurs générations se retrouvent avec enthousiasme.

 

Comment se fait-il que le prix de la Paix ne lui ait pas été attribué ? Il a enseigné l'amitié et la bonne humeur. Il a chanté en tout lieu et en tout temps la PAIX dans une profonde humilité.


Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Graeme_Allwright

Crédit photo : Archives Ouest-France